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Algérie: le FMI appelle à des réformes « structurelles d’envergure »

Le FMI a appelé vendredi l’Algérie, dont l’économie a souffert de la chute des prix du pétrole, à poursuivre « l’assainissement des finances publiques » et à mener des « réformes structurelles ambitieuses », tout en s’inquiétant de récentes mesures économiques du gouvernement.

La chute des prix du brut – qui assure 60% des recettes budgétaires et 95% des recettes en devises du pays – a creusé le déficit budgétaire et fait fondre les réserves de change, conduisant le gouvernement à prendre une série de mesures controversées ces derniers mois.

L’éventail de mesures comporte « une augmentation des dépenses budgétaires en 2018 suivie par la reprise de l’assainissement des finances publiques à moyen terme, le financement monétaire des déficits budgétaires, des restrictions temporaires aux importations, ainsi que des réformes structurelles visant à diversifier l’économie », a noté le conseil d’administration du Fonds monétaire international dans son évaluation 2018.

« Cette approche pourrait certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérables sur les perspectives économiques », ont mis en garde les administrateurs du Fonds, dans un communiqué publié vendredi.

Selon le FMI, elle « aura comme conséquence probable d’exacerber les déséquilibres budgétaires et extérieurs, d’alimenter l’inflation, d’accélérer la diminution des réserves de change, d’aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance ».

Fin 2017, l’Algérie, réticente à s’endetter sur le marché international, a autorisé pendant les cinq prochaines années le Trésor à emprunter directement à la Banque centrale pour financer le déficit public, une mesure porteuse de risques inflationnistes selon certains experts.

Le FMI estime « possible de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018 sans recourir au financement par la banque centrale, mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financement, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin ».

Il préconise parallèlement une « dépréciation progressive » du dinar algérien et des mesures pour éliminer le marché parallèle des changes.

Si la politique de financement monétaire du déficit était poursuivie malgré son avis défavorable, les administrateurs du Fonds recommandent « la mise en place de garde-fous, notamment des plafonds de durée et de volume ».

Les autorités algériennes doivent « se tenir prêtes à durcir la politique monétaire si des tensions inflationnistes se manifestent », selon le Fonds.

Le FMI salue en revanche les efforts pour augmenter les recettes hors hydrocarbures, améliorer l’efficacité et la gestion des finances publiques, ainsi que l’intention affichée des autorités de mettre en oeuvre des réformes « visant à encourager le développement du secteur privé ».

La rédaction

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