Dans une analyse percutante diffusée le mardi 11 mars 2025 sur sa chaîne YouTube, le journaliste chevronné Alain Foka a abordé l’actualité internationale sous un angle particulier, mettant en perspective la décision des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – de rompre leur coopération militaire avec les États-Unis et la France. Une décision qui, selon lui, trouve tout son sens à la lumière de l’humiliation récente subie par l’Ukraine dans ses relations avec Washington.
L’illusion de l’assistance militaire occidentale mise à nu
Bamada.net-L’Ukraine, qui depuis 2022 a bénéficié d’une assistance militaire massive de la part des États-Unis pour faire face à l’offensive russe, s’est retrouvée dans une situation pour le moins inconfortable lorsque le président américain Donald Trump a publiquement exigé un remboursement de cette aide. Une déclaration qui a jeté un froid au sein de la diplomatie ukrainienne et soulevé des questions fondamentales sur la nature des alliances internationales.
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Pour Alain Foka, cette situation n’est qu’un rappel de plus que l’aide internationale n’est jamais désintéressée. « Il n’y a pas d’amitié entre les États, il n’y a que des intérêts », martèle le journaliste. Une leçon que les pays africains doivent, selon lui, intégrer pour éviter de se retrouver pris au piège de promesses trompeuses et d’engagements unilatéraux.
AES : un tournant stratégique et historique
Depuis leur retrait du G5 Sahel et la mise en place de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont amorcé un changement profond de leur approche en matière de sécurité et de coopération internationale. L’une des décisions majeures de cette alliance a été de mettre un terme aux accords militaires qui les liaient aux anciennes puissances coloniales et aux États-Unis, une démarche saluée par certains mais critiquée par d’autres qui y voient un risque pour la stabilité régionale.
Alain Foka, lui, estime que cette décision est non seulement légitime, mais surtout nécessaire. Il rappelle que ces prétendues aides militaires, qui ont duré plus d’une décennie, n’ont pas résolu la crise sécuritaire dans la région. Au contraire, elles ont entraîné une dépendance qui a affaibli la capacité de ces pays à prendre en main leur propre sécurité.
Dépendance militaire : un cercle vicieux à briser
Dans son analyse, Alain Foka met en garde contre les pièges de la dépendance militaire. Pour lui, s’en remettre à des puissances extérieures pour assurer la sécurité nationale est une stratégie perdante à long terme.
Il insiste sur le fait que les engagements militaires occidentaux sont souvent dictés par des intérêts économiques et géopolitiques. Les pays africains doivent donc prendre conscience que chaque aide militaire reçue est liée à des attentes et des contreparties qui ne servent pas nécessairement leurs propres intérêts.
Un appel à la responsabilité et à la souveraineté
Pour Alain Foka, la rupture de la coopération militaire entre l’AES et les anciennes puissances coloniales est une étape cruciale dans la reconquête de la souveraineté africaine. Il appelle les dirigeants africains à être plus stratégiques et à éviter de tomber dans les pièges diplomatiques tendus par les puissances étrangères.
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« Trop de dirigeants africains ont déjà payé le prix fort pour avoir fait confiance aux promesses des grandes puissances », affirme-t-il. Selon lui, l’Afrique doit cesser d’être un simple pion sur l’échiquier géopolitique mondial et développer des stratégies qui favorisent son indépendance et son développement durable.
Conclusion : un tournant décisif pour l’AES et pour l’Afrique
La réflexion d’Alain Foka s’inscrit dans un débat plus large sur l’avenir de la coopération internationale en Afrique. La décision des pays de l’AES de se défaire des accords militaires traditionnels pose la question de l’autonomie stratégique et de la capacité des nations africaines à assumer leur propre sécurité.
Loin d’être un simple détachement des anciennes puissances, cette orientation pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique, une ère où les décisions seront prises en fonction des intérêts des peuples africains, et non des agendas extérieurs.
Reste à voir si d’autres nations africaines suivront l’exemple de l’AES et si cette initiative portera ses fruits dans un contexte géopolitique en perpétuel mouvement.
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Moise Touré
Source: Bamada.net