Les samedi 11, dimanche 12 et lundi 13 janvier 2025, c’était l’effervescence au niveau de la Fédération malienne d’Aïkido et dans quelques dojos de Bamako à l’occasion du passage de maître Akihiro Ebara en tenue d’entraînements. Par l’intermédiaire d’un Malien vivant entre le Mali et le Japon, depuis une trentaine d’années, du nom de Mamadou Diawara, Akihiro Ebara a noué contacté avec les responsables de la Fédération malienne d’Aïkido avec à sa tête Souleymane Diakité. Dans leurs échanges, les deux parties ont convenu d’effectuer des stages de perfectionnement dans quelques dojos de Bamako, capitale du Mali. Ainsi, l’hôte japonais a effectué quelques heures d’entraînements dans le dojo Many Ya Boubou de Kanadjiguila (samedi) avant de passer au dojo du Campa Para (dimanche et lundi). « Durant le stage il a touché beaucoup d’aspects. Ce sont des aspects que nous connaissions déjà mais que lui a jugé nécessaire d’améliorer. Déjà, nous connaissions tous les programmes de la discipline, mais elle englobe des variantes selon les professeurs », a expliqué le président Souleymane Diakité.
Première visite historique, le passage d’Akihiro Ebara a été bien apprécié au Mali. « Notre enchantement se situe surtout au niveau de cette première visite d’un Japonais au Mali pour animer un stage. On avait l’habitude de recevoir des experts Français, Italiens et autres, mais c’est une première avec un Japonais », a-t-il indiqué. L’enthousiasme du président de la Fédération était d’autant plus fort que le visiteur est 4e dan Aïkikaï. « Ça, c’est le haut sommet de l’Aïkido qui est délivré au Japon », s’est-il exclamé. « Ici (au Mali) on peut délivrer des grades, mais celui de l’Aïkikaï est délivré au Japon. Voilà pourquoi tout le monde est content de la présence d’Akihiro Ebara dans le dojo.» Très humble, Akihiro Ebara qui s’est fait une idée du niveau de l’Aïkido malien l’a jugé « très satisfaisant ». Il a déclaré être disposé à apprendre aussi des maîtres maliens.
En évoquant la portée de cette visite, Souleymane Diakité a déclaré que : « sa visite a été impeccable. Tout le monde était content. Le Japonais a beaucoup apprécié notre travail. Il trouve que nous faisons du très bon Aïkido. »
Alassane Cissouma
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Souleymane Diakite, Président Federation malienne d’Aïkido :
L’Aïkido malien se porte bien, mais…
Malgré la bonne santé de l’Aïkido malien, ses dirigeants ambitionnent grand pour la discipline. Président de la Fédération nationale, Souleymane Diakité entend vulgariser l’Aïkido auprès des jeunes scolaires et tient à cœur d’affilier la Fédération locale à la Fédération internationale.
En marge de la visite d’Akihiro Ebara à la Fédération malienne d’Aïkido et dans deux dojos de Bamako, le président Souleymane Diakité s’est confié à notre micro. A en croire le premier responsable de la discipline dans notre pays, l’Aïkido se porte bien au Mali. Pour étayer ses propos, il a avancé comme preuve en faisant savoir que le Mali occupe la 3e place en Afrique derrière le Maroc et l’Algérie en nombre de pratiquants au bien qu’en performances avec environ 4 000 pratiquants. « Nous sommes l’une des rares Fédérations qui vient d’avoir un dojo et un siège propre à elle-même. C’est l’ambassade du Japon au Mali qui nous les a construits. Ils se trouvent à Bankou dans les parages du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) à Bamako », a-t-il indiqué.
Malgré ces grandes réalisations, le président Diakité se montre encore ambitieux pour la discipline qu’il compte vulgariser davantage notamment auprès des enfants dans les écoles. « Nous comptons scolariser nos activités. Il y a beaucoup d’enfants dans nos dojos. L’Aïkido, ça se commence depuis 6 ans. Donc les enfants de la première année scolaire peuvent déjà faire l’Aïkido. Donc nous comptons promouvoir la discipline dans les écoles auprès des enfants », envisage-t-il. Autres projets en vue, c’est l’intégration à la Fédération internationale ainsi que l’entrée à l’Aïkikaï. Pour ce faire, l’instance nationale compte sur Akihiro Ebara pour suivre les démarches à effectuer. « On a parlé de beaucoup de choses dont des projets d’avenir. Nous avons évoqué l’entrée de notre Fédération dans certaines instances supérieures. La Confédération africaine d’Aïkido vient d’être créée. J’en suis le premier vice-président. On verra avec lui (Akihiro Ebara) pour que dans les années à venir s’il peut de temps en temps venir au Mali pour nous dispenser des stages et nous rapprocher de l’Aïkikaï. Parce que pour être dans l’Aïkikaï, il faut un membre de l’Aïkikaï qui s’occupe de vous. Donc dans ce cadre, il peut nous aider beaucoup », a révélé le président Diakité très confiant pour l’avenir de l’Aïkido malien.
Pour ce qui est de l’intérêt de l’Aïkido pour celui qui le pratique, Souleymane Diakité a expliqué que l’Aïkido, c’est d’abord le sport physique et qu’ensuite, il y a l’aspect moral qui est fondamental. « Le créateur de l’Aïkido a privilégié l’aspect moral à l’aspect sport. En Aïkido, il n’y a pas de compétition parce que l’Aïkido est très dangereux. Ensuite, il a créé la discipline pour faire le partenariat au lieu de la confrontation. Parce que dès que vous mettiez une coupe en jeu, cela veut dire que les gens doivent se confronter. En Aïkido, il n’y a pas de confrontation. Il y a toujours un partenariat. Un vrai Aïkidoka ne blesse pas celui qui tente de l’agresser. Il s’emploie, en revanche, à transformer la force de son agresseur en sa faiblesse. De ce fait, il se rend compte que ce n’est pas nécessaire d’aller en force avec vous. Voilà un peu l’idée de l’Aïkido. »
Alassane Cissouma
Source: Mali Tribune