Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le décaissement de 89,7 millions de dollars, soit 50,2 milliards de Fcfa au profit du Mali, selon un communiqué de presse publié le 23 mai dernier. Ce qui achève la huitième et la neuvième revues de l’accord qui lie notre pays à l’institution de Bretton Woods dans le cadre du programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).
Ce décaissement s’est fait conformément aux dispositions de l’article IV des Statuts du FMI. Selon cette loi, le FMI procède, chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission de ses services se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières. Elle s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration. À l’issue des délibérations, le directeur général, en qualité de président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs. Ce résumé est alors communiqué aux autorités du pays.
Ainsi, ce décaissement qui conclut les consultations de 2018 au titre de l’article IV avec le Mali, porte le total des décaissements au titre de l’accord en vigueur à 154,95 millions de DTS (environ 219,7 millions de dollars), soit 83 % de la quote-part. Cet accord FEC en faveur du Mali a été approuvé le 18 décembre 2013 pour un montant de 30 millions de DTS (environ 46,2 millions de dollars, ou 16,1 % de la quote-part à l’époque). Un accès supplémentaire de 68 millions de DTS (environ 96,4 millions de dollars ou 36,4 % de la quote-part), a été approuvé le 9 juin 2016. Il a été suivi d’une augmentation de 88,6 millions de DTS (environ 125,6 millions de dollars, ou 47,5 % de la quote-part), approuvée le 7 juillet 2017, de même qu’une prolongation d’un an du programme, ce qui porte l’accès du Mali au titre de l’accord FEC à 186,6 millions de DTS (environ 264,6 millions de dollars, ou 100 % de sa quote-part).
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après : « Les résultats obtenus par le Mali dans le cadre du programme qui est appuyé par l’accord conclu avec le FMI au titre de la facilité élargie de crédit ont été satisfaisants. La reprise économique s’est poursuivie en 2017, avec une croissance robuste du PIB, une inflation modérée et une meilleure position budgétaire.
Les perspectives économiques restent positives, même si la situation fragile sur le plan de sécurité constitue un risque.
Rappelant à ce titre que la croissance du PIB est restée vigoureuse, à 5,3 % selon les estimations. L’inflation a été modérée et est demeurée bien en deçà du plafond régional. Les chiffres budgétaires de 2017 et le budget 2018 sont conformes aux objectifs du programme et à l’objectif de convergence établie par l’UEMOA : un déficit budgétaire de l’ordre de 3 % du PIB d’ici 2019. « Cependant, les perspectives macroéconomiques sont exposées à des risques, qui tiennent principalement à la situation sécuritaire fragile du pays», a prévenu le conseil, avant de féliciter les autorités pour ces «solides résultats macroéconomiques enregistrés récemment en dépit d’un environnement difficile».
Il faut rappeler que la FEC fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. La FEC a été créée comme guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (fonds fiduciaire RPC), dans le cadre d’une réforme plus large visant à assouplir le soutien financier du FMI et à mieux l’adapter aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise. La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu.
Synthèse
C.M. T
Source: Essor