Le 11 décembre 2018 à l’Hôtel Radisson Blu, lors de la présentation du deuxième rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, et président de la Coalition Citoyenne de la Société civile pour la Paix et la Réconciliation Nationale (CCSC/PURN) a estimé que le découpage territorial en cours est une sérieuse menace pour l’Etat.
Dans ce rapport de quarante-sept pages, signé par l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, les responsables de la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix et la Réconciliation Nationale (CCSC/PURN) ne sont pas allés avec le dos de la cuillère en abordant la question du découpage territorial.
Selon le document, ce découpage en question a été initié en l’absence des populations qui n’ont pas été concertées lors de sa conception, si bien qu’aujourd’hui ce projet de plan territorial est devenu un facteur supplémentaire de déstabilisation, mettant dès lors en difficulté la compréhension de la justesse de l’Accord. « La Coalition citoyenne a longtemps indiqué que l’heure n’est pas au découpage territorial ‘’sauvage’’. L’évaluation critique et inclusive du modèle de décentralisation en place depuis 2012 et au-delà doit demeurer le préalable, quitte à renforcer ou orienter celui-ci ultérieurement », peut-on lire dans le rapport.
Selon le document, l’organisation récente des concertations régionales autour de la réorganisation territoriale a mis en exergue les nombreuses préoccupations des citoyens sur la question et l’inopportunité de celle-ci. « Au-delà de son caractère non inclusif et de sa limitation aux seules capitales régionales, l’organisation desdites concertations régionales n’a pratiquement pas atteint les objectifs d’inclusivité conditionnant la paix et la cohésion sociale », précise le rapport.
Dans son discours d’introduction, l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, président de la Coalition a déclaré : « Le découpage territorial en cours ne peut se solder que par une mise à mort de l’Etat, parce qu’il appelle de tous ses vœux, le développement du communautarisme et du repli identitaire. La communauté internationale qui est au chevet du Mali pour rétablir son Unité, dans ses démarches, doit prendre en conséquence ces considérations. »
Ahmed Mohamed Ag Hamania enfin indiqué que jamais la coalition citoyenne de la société civile ne sera complice de qui que ce soit pour la division du Mali. « La refondation du Mali, pressentie dans l’accord, doit être voulue et décidée en toute liberté par tous les Maliens », a-t-il ajouté.
Ismaël Traoré
Source : Ziré-Hebdo