27 novembre 2012 – 27 novembre 2013. Cela fait tout juste un an que la Directrice générale de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ), Mme Maïga Sina Damba a été victime d’une tentative d’enlèvement dans son service, par des hommes armés habillés en civil. Ils ont fait irruption dans le bureau de l’ex-ministre de la promotion féminine et ont tenté de l’enlever. Heureusement, le personnel de l’APEJ s’y est vigoureusement opposé. Au cours de cette tentative d’enlèvement, plusieurs travailleurs, dont des femmes, ont été sévèrement violentés.
Cette tentative d’enlèvement, qui avait défrayé la chronique en son temps, est intervenue quelques jours seulement après sa prise de fonction. Elle avait remplacé Issa Tiéma Diarra, un proche de l’adjudant-chef Seïba Diarra, présenté comme le meneur principal de la mutinerie qui a conduit au renversement du régime d’Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012.
Le personnel de l’APEJ avait organisé un sit-in le lendemain pour exprimer sa solidarité et réaffirmer son soutien à Mme Maïga Sina Damba.
Selon nos sources, l’ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille sous ATT avait porté plainte contre X. Une information judiciaire avait été donc ouverte au niveau du parquet de la Cour d’Appel de Bamako. Et le gouvernement de la transition avait déclaré dans un communiqué « qu’il allait diligenter une enquête en vue d’identifier les auteurs de cette tentative d’enlèvement de Mme Maïga Sina Damba et les punir conformément à la loi ».
La question qui court sur toutes les lèvres un an après est de savoir le sort réservé à ce dossier confié au tribunal de première instance de la Commune IV. Ce dossier ne va-t-il pas subir le même sort que celui de beaucoup d’autres personnes agressées et qui n’ont jamais connu de suite ? On en veut pour preuve le cas du Directeur de publication de L’Indépendant, El Hadj Saouti Labass Haïdara. Il avait également été victime d’enlèvement et de bastonnade et menacé de mort par huit individus armés de pistolets et de fusils mitrailleurs. C’était dans la nuit du 12 au 13 juillet 2012. L’enlèvement a eu lieu aux environs de 21 heures, au siège du journal, sis à Djicoroni Para ACI 2000. Devant l’opposition du personnel de la rédaction et des voisins du quartier, les tortionnaires ont ouvert le feu, causant des dégâts matériels sur le bâtiment qui abrite le siège du journal. Notre directeur s’en est sorti avec une blessure grave à la tête, plusieurs fractures au bras droit et six mois d’hospitalisation à Dakar.
Cette agression a fait suite à une première interpellation de notre Directeur de Publication par les services de la sécurité d’Etat, le 16 mai 2012. Une enquête avait été ouverte par le gouvernement Cheick Modibo Diarra. Le dossier dort toujours.
Avant Saouti Haïdara, le Rédacteur en chef du journal Aurore, Abdrahamane Kéïta, avait lui aussi été enlevé et avait subi des sévices corporels probablement par les mêmes individus armés et se déplaçant en pîck-up non immatriculés. Il avait été torturé et dépouillé de son argent ainsi que de son téléphone portable aux environs de l’aéroport de Sénou. Ses tortionnaires et voleurs courent toujours.
A quand donc la fin de l’impunité au Mali ?
Alou BADRA HAÏDARA
SOURCE: L’Indépendant