L’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (ANAES), en collaboration avec le district sanitaire de Koutiala a ténu mercredi dernier, un atelier d’information et d’orientation sur la mise en œuvre de l’outil d’accréditation des centres de santé communautaire (Cscom). L’objectif est d’informer et d’orienter les acteurs clés sur l’accréditation des Cscom tout en négociant l’implication et le soutien des acteurs dans sa mise en œuvre.
Suite à la réforme de système sanitaire adoptée en 2019 par les autorités de santé, l’ANAES a vu élargir ses missions par son extension à l’évolution de tous les établissements. L’un des changements induits est l’instauration de la planification décentralisée et participative avec la responsabilisation des collectivités territoriales et communautaires. Lors de cette journée, l’accent a été mis sur la création des conditions favorables d’un accès pour tous à la santé. Dont l’accessibilité géographique et financière des districts sanitaires, d’où la création ou réhabilitation de centres de santé communautaire.
Le bon fonctionnement des structures sanitaires dont l’amélioration et la disponibilité en intrants, des personnels qualifiés et la promotion des services de qualité de façon pérenne s’impose.
” L’accréditation des établissements sanitaires est une politique affichée par des hautes autorités de notre pays. C’est ainsi qu’elle a été préconisée dans le plan décennal de développement sanitaire et social 2014-2023 dans les différents Prodess. Elle est une procédure d’évaluation extrême menée par un organisme qui apprécie la qualité des services produits par un établissement à l’indicateur des critères et de référentiels portant sur les procédures de bonnes pratiques cliniques et des résultats. L’accréditation consiste à réaliser un audit externe qui conduit à un rapport d’accréditation, son but est de rendre une appréciation indépendante sur la capacité de la structure à fournir des soins de qualité conformément à un ensemble de référentiels et indicateurs prédéfinis. Cet atelier rentre dans le cadre d’une dynamique d’évaluation globale de la qualité des soins et des processus. Il fournit un cadre clair et précis pour guider les acteurs dans leur mission de garantir des soins de qualité à la population.” Explique M. Sékouli Fadjadji Touré DG de l’ANAES.
Cette procédure assure une amélioration continue de la qualité et de la sécurité des différents soins donnés aux patients. Ainsi les différents avantages liés à une accréditation sanitaire sont assez multiples : déjà pour les patients, elle garantit une prise en charge de qualité par des équipes médicales ayant des compétences requises en respectant les bonnes pratiques, une règle d’hygiène et sécurité respecter.
Au niveau des structures de santé, elle assure la mise en place d’une bonne gestion du personnel sanitaire et son infrastructure. Les nouveaux patients sont attirés avec une augmentation des revenus et de notoriété, une réduction des complications et dysfonctionnements en son sein. Elle permet d’avoir un avantage compétitif par rapport aux autres établissements.
“Pendant cette journée, les acteurs ont eu à identifier les conditions nécessaires pour créer une synergie d’action pouvant permettre la satisfaction des attentes en matière de résultat. Nous avions assisté à une expansion rapide de la couverture en Cscom et au renforcement de Centre de santé de référence. Les services ont été rapprochés des populations et la disponibilité en ressources humaines qualifiées a été améliorée. Je peux vous assurer de la disponibilité entière des autorités administratives du cercle à vous accompagner pour l’atteinte des objectifs fixés”. Conclut Kéou Nioumanta, préfet de Koutiala
Les statistiques annuaires démontrent que des communes de la région sont passées de 109 Centres de santé communautaire en 2000 à 272 Cscom en 2022. L’accessibilité géographique à une structure qui offre le paquet minimum d’activités est passé de 36 % en 2000 à 53,7 % en 2022 pour le rayon de 5km, et 62 % en 2000 à 89,7 % en 2022 pour le rayon de 15km.
Cette même source révèle un accroissement progressif de la disponibilité en ressources humaines au niveau des districts sanitaires dont 12 médecins généralistes en 2000 contre 185 en 2022, 1 Sage-femme en 2000 contre 504 en 2022 y compris les infirmières obstétriciennes, 106 infirmiers en 2000 contre 608 en 2022.
Dans le cadre de l’accréditation des établissements de santé, l’ANAES dispose, à ce jour, des outils permettant d’accréditer les Cscom. C’est un outil qui a été conçu par les experts maliens et validé par l’Agence malienne de normalisation et de la Promotion de la qualité (Amanorm).
Il est important de rappeler que l’outil a été testé avec succès dans les conditions réelles au niveau de certains Cscom du Mali.
Aïchatou Konaré
(Envoyée spéciale)
Source: Mali Tribune