L’affaire des ports de Lomé et Conakry
La plus médiatisée aujourd’hui est l’affaire des ports du Togo et de Guinée. A l’origine, deux plaintes contre X déposées en 2011 et 2013 par l’homme d’affaires Jacques Dupuydauby à la suite d’une véritable guerre qui a opposé, pendant plusieurs années, le groupe français Bolloré à l’espagnol Progasa pour le contrôle du port autonome de Lomé, au Togo. En 2009 ; le conflit avait tourné à l’avantage de Bolloré quand Progosa fut accusé de fraudes fiscales par les autorités togolaises puis évincé de la gestion des activités manutentionnaires du port. Jacques Dupuydaudy, le patron de cette compagnie, considérait alors avoir été victime d’une manœuvre politique à l’approche de la présidentielle togolaise prévue pour début 2010.
Le scénario est proche en Guinée où, dès son accession au pouvoir en novembre 2010, Alpha Condé avait mis fin au contrat qui liait la Guinée à la filiale du Groupe Getma qui avait un contrat de 25 ans d’exploitation du port de Conakry. A l’époque, Getma International avait dénoncé une “corruption internationale” et porté l’affaire en justice.
Des difficultés au Cameroun
Le groupe Bolloré est aussi inquiété au Cameroun où sa filiale Camrail est le principal responsable du crash du train ayant fait au moins 79 morts en octobre 2016. En cause principalement une vitesse excessive et des défaillances de la société précise un rapport sur l’accident. Un dossier épineux à l’heure où le groupe Bolloré a un grand projet de boucle ferroviaire en Afrique de l’Ouest.
Par ailleurs, toujours au Cameroun, quatre associations ont accusé les gestionnaires de la Socapalm d’abus envers leurs employés. La Socapalm, une société camerounaise de production d’huile de palme, privatisée il y a dix ans. Dans la plainte déposée par les associations, auprès de l’OCDE, ces associations accusent les repreneurs de la structure dont le groupe Bolloré fait partie, de ne pas respecter le droit du travail et la protection de l’environnement.
Le groupe Bolloré indique qu’il « n’est pas gestionnaire, mais seulement actionnaire minoritaire de la Socapalm, une société privée, cotée à la Bourse de Douala, dont l’Etat camerounais est également actionnaire. » Il nous avait aussi indiqué qu’au Cameroun, il n’était actionnaire majoritaire que d’une seule plantation, celle appartenant à la société Safacam. « Au sein de cette plantation, le groupe Bolloré garantit des conditions de travail et de sécurité à tous ses salariés. Il veille particulièrement au respect par ses sous-traitants des lois qui régissent les conditions de travail au Cameroun », précisait le communiqué du groupe Bolloré.
Enfin, le Groupe Bolloré a été épinglé par des ONG pour ses parts dans la Socfin, « une holding luxembourgeoise qui pollue les rivières, bafoue les droits humains et refuse le dialogue ». Vincent Bolloré s’est par la suite personnellement engagé auprès d’une représentante de la coalition d’organisations à œuvrer pour le rétablissement de ce dialogue entre la Socfin et les représentants des riverains des plantations.
L’échec de l’élection en Côte d’ivoire
Extrait de l’article publié en février 2011 sur afrik.com Vincent Bolloré et Laurent Gbagbo : je t’aime, moi non plus , « Laurent Gbagbo a ainsi pu profiter, durant sa campagne, des conseils de Stéphane Fouks, a tête de l’agence de communication Euro RSCG (groupe Havas, contrôlé par Bolloré), et peut-être même d’un peu plus encore. Selon Le Parisien du 4 janvier, Nicolas Sarkozy lui-même se serait ému d’une série de sondages aux résultats très favorables à Gbagbo, commandés par Euro RSCG à l’institut TNS Sofrès. Patricia Balme (PB International), conseillère d’Alassane Ouattara, accuse alors directement, dans les pages du quotidien : « Les conseillers de Stéphane Fouks ont juré à Gbagbo qu’il gagnerait facilement l’élection. Ils l’ont mis dans une disposition d’esprit telle qu’il ne s’attendait pas à perdre. C’est une des raisons pour lesquelles il s’accroche à son poste. »
Afrik