La salle de conférence du siège du bureau de la Banque mondiale à Bamako a servi de cadre ce mercredi 12 septembre à une séance de visioconférence, depuis le siège de l’institution à Washington, sur l’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA). A cette occasion, M. Albert Zeufack, économiste en chef de la région Afrique à la Banque mondiale, a animé un point de presse pour expliquer le rapport 2017 de cette évaluation annuelle.
D’emblée, l’expert de la Banque mondiale a rappelé que l’Évaluation des politiques et des institutions nationales (plus connue sous son acronyme anglais « CPIA ») est un exercice annuel qui permet à la Banque mondiale de mesurer les progrès accomplis par les pays d’Afrique subsaharienne pour améliorer la qualité de leurs politiques et de leurs institutions.
Depuis 1980, les notes de la CPIA déterminent l’allocation de prêts sans intérêts et de dons aux économies éligibles au soutien de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pourvoyeur de financements concessionnels.
Selon lui, ces notes reposent sur 16 indicateurs de développement dans quatre domaines : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité, la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour chaque indicateur. La note globale étant égale à la moyenne des quatre domaines évalués.
Abordant le rapport sur l’Évaluation 2017 des politiques et des institutions en Afrique (CPIA), M. Albert Zeufack a fait savoir que la situation est globalement identique à celle de 2016. « La dernière évaluation des politiques et institutions publiques en Afrique subsaharienne réalisée par la Banque mondiale révèle une situation globalement inchangée en 2017, alors qu’elle s’était dégradée l’année précédente », souligne le rapport.
La situation est cependant très variable d’un pays à l’autre. Le Rwanda continue d’être en tête du classement, à l’échelon régional et mondial, en obtenant une note de 4. Parmi les autres pays bien placés dans le classement régional, on trouve le Sénégal, avec la note de 3,8, suivi de près par Cabo Verde, le Kenya et la Tanzanie, qui obtiennent tous les trois la note de 3,7. Dans l’ensemble, un peu plus de la moitié (20) des pays de la région qui empruntent auprès de l’IDA ont affiché des performances relativement faibles, avec des notes inférieures ou égales à 3,2. Les pays fragiles peinent en particulier à faire face aux défis posés par un environnement exposé à des risques élevés de conflit, aux chocs sur les prix des produits de base ou à la menace climatique.
Par ailleurs, il insiste sur l’importance de suivre la qualité des politiques et des institutions en Afrique. « Le CPIA est un outil important pour les pays africains car non seulement, un meilleur score permet d’augmenter le montant des financements concessionnels octroyés par la Banque mondiale, mais aussi parce que c’est un excellent outil pour élaborer et suivre les politiques publiques », souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Par conséquent, nos pays devraient accorder plus d’attention à cet outil important et l’utiliser.
Mahamane Maïga
Lejecom