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Afrique-France : L’espoir d’un nouveau départ

L’espoir est là et est grand pour un nouveau départ entre l’Afrique et la France. Le nouveau sommet Afrique France, tel que tenu à Montpellier, est un signe annonciateur d’une nouvelle coopération basée sur la transparence, le respect mutuel, l’interdépendance et surtout la sincérité.

La soif du changement des peuples africains, les 11 jeunes africains invités à échanger avec le président de Macron dans le cadre du nouveau sommet Afrique France, l’ont exprimé à Montpellier. Sans complexe ni tabou, ces jeunes ont dit haut au président français ce que dénoncent les peuples africains depuis des années. Toutes les questions ont été débattues à bâton rompu avec un langage et un ton de vérité et de sincérité.

Les vérités des 11 jeunes africains à Macron

Six jeunes femmes et 5 jeunes hommes, les 11 personnes invitées par Paris ont dénoncé toutes les failles des relations entre la France et l’Afrique. « Mon intervention sera celle de la vérité, de la sincérité, de la franchise », a déclaré la Burkibabé Eldaa Koama qui a dénoncé les concepts qu’elle qualifie de « faux, incompatibles à la réalité » des peuples africains. Dans un ton clair, elle a invité les autorités françaises à abandonner certains vocabulaires comme ‘’l’aide au développement’’:« Il faudra surtout parler des vocabulaires dépassés, inadaptés, dévalorisant qui existent dans vos discours et dans celui de vos institutions lorsque vous adressez à l’Afrique ou lorsque vous débloquez des fonds pour aider l’Afrique ». Pour cette Burkinabé, l’Afrique et la France doivent désormais vivre dans l’interdépendance et dans l’intérêt mutuel, dans la valorisation des uns et des autres. « On veut des partenariats qui soient clairs, qui soient transparents où nous aussi, on peut parler, on peut aussi agir, on peut mettre de l’intellect et des ressources financières sur la table des discussions », a-t-elle plaidé. Pour elle, si la relation entre l’Afrique et la France était une marmite, elle est sale et doit être « lavée ».

La Malienne Adam Dicko a non seulement donné son point de vue sur ce que devrait être la relation entre l’Afrique et la France, mais a également craché ses vérités au président français. « Ce que j’attends de ce nouveau Sommet c’est que ce soit le début de quelque chose de réellement nouveau. Il faut que ce soit une rupture avec ce que l’on peut qualifier de paternalisme. Mais il faut comprendre que la rupture ne naît pas ici. Elle a commencé en Afrique par sa jeunesse et se retrouve ici à Montpellier. Je n’attends pas que la rupture soit enclenchée par le Président français. Je l’ai déjà commencée chez moi et je vais la continuer », a indiqué la présidente de l’AJCAD. Aussi, a-t-elle dit haut et fort à Emmanuel Macron ce qu’elle pense sur l’intervention française au sahel, notamment au Mali, mais aussi des récents clashs entre ce dernier et les autorités maliennes.

Pour sa part, le journaliste et blogueur sénégalais a invité la France à présenter des excuses à l’Afrique, à ne plus coopérer avec des dictateurs, à programmer le retrait de ses bases militaires. Un autre débateur a indiqué que la jeunesse africaine ne se sent pas du tout dans une relation de coopération mais dans une relation de domination et d’imposition. Ce qui nous dérange est le maintien du Franc CFA, l’ingérence de la France dans les affaires africaines, les interventions militaires.

Le Guinéen Aliou Bah tacle des dirigeants africains et crache sa vérité à la France. « On ne vous demande pas de vous occuper de nos dictateurs à notre place. Nous sommes déjà en train de le faire. En Guinée, nous venons de chasser un dictateur qui voulait mourir au pouvoir. Ce que nous vous demandons n’est pas de vous ingérer mais de refuser de coopérer avec ces régimes. N’en faites pas des partenaires », a-t-il indiqué.

La sincérité de Macron

Le président de la République française semble avoir compris la frustration des peuples africains. Il semble également être conscient de la volonté des pays africains d’aller vers la rupture. Lui aussi bien être dans la logique de changer les choses. En tout cas quand on écoute son discours. On sent la sincérité dans ses propos, bien qu’il soit un homme politique. Face aux critiques des jeunes invités, Macron a reconnu certaines fautes de la France et semble être prêt à les corriger. C’est le cas de l’intervention militaire en Lybie. « Je veux qu’on assume ensemble la vérité de notre passé et qu’il soit enseigné jusqu’ici dans les classes de nos enfants. Je reconnais la part de la France dans le commerce triangulaire et la colonisation. Je ne veux pas que l’on soit dans l’oubli. Je veux que nous agissions avec deux mots : la reconnaissance des faits et la promesse de changer les choses », a-t-il déclaré.

L’espoir d’un nouveau départ

Hé oui, la reconnaissance des faits et la promesse de changer les choses, c’est ce qui donne l’espoir d’un nouveau départ, car la jeunesse africaine est consciente qu’elle victime de la mauvaise coopération entre la France et leur pays. Elle ne veut plus que les choses soient comme avant. Elle exprime sa soif de développement, de démocratie, de sécurité, de souveraineté. Et elle n’est pas prête à admettre que le destin de son pays soit décidé ailleurs. Cette jeunesse veut un partenariat gagnant-gagnant mais sincère et non une coopération où la France dicte ses lois à l’Afrique. La nouvelle génération tient à une nouvelle Afrique démocratique et respectueuse.

La France semble avoir compris le combat de la jeunesse africaine et semble être prête à agir pour le changement. Si Macron matérialise son discours, le nouveau départ dans les relations Afrique-France n’est pas pour longtemps, car la volonté du changement est déjà là, des deux côtés d’ailleurs.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

 

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