L’Afrique du Sud est officiellement sortie de la récession après avoir enregistré une croissance de 2,2% au troisième trimestre de l’année, a annoncé l’institut national de la statistique (StatsSA), à quelques mois des élections législatives de 2019.
L’Afrique du Sud n’est plus en récession économique, a annoncé le 4 décembre l’institut national de la statistique (StatsSA). Le produit intérieur brut (PIB) du pays le plus industrialisé du continent avait reculé de respectivement 2,6% et 0,7% aux premier et deuxième trimestres de 2018, illustrant la mauvaise santé de son économie.
Ce rebond a pour origine l’embellie de l’industrie, de l’agriculture et du secteur des transports, selon StatsSA. Il devrait renforcer « la confiance dans l’économie sud-africaine et l’appétit des investisseurs pour le rand », a estimé l’analyste Lukman Otunuga, de ForexTime (FXTM).
Croissance en hausse
En forte baisse ces derniers mois, la devise sud-africaine s’est refait une santé ces dernières semaines et a aussi bénéficié de la récente détente survenue sur le front de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine.
L’Afrique du Sud se débat depuis des années avec une croissance molle et un taux de chômage record de 27%. Elle a enregistré une croissance de 1,3% en 2017 (+0,6% en 2016) et les analystes anticipent un chiffre de 1,8% pour 2018. Elle avait déjà connu un épisode de six mois de récession technique fin 2016 et début 2017.
À quelques mois des législatives
Le retour de la croissance est particulièrement bienvenu pour le gouvernement, à quelques mois des élections législatives prévues au premier semestre 2019.
Le président Cyril Ramaphosa, qui a succédé en février à Jacob Zuma, a promis de relancer l’économie, notamment en dopant les investissements étrangers, et d’éradiquer la corruption qui gangrène son pays.
Pour éviter une nouvelle dégradation de la note financière de son pays par les agences de notation, il a annoncé en septembre un plan de relance de l’économie, via le développement du tourisme et un vaste programme d’infrastructures.
De nombreux analystes s’inquiètent toutefois des potentiels effets néfastes sur les marchés de son projet de réforme foncière. Cyril Ramaphosa veut autoriser les expropriations sans indemnisation pour corriger, au profit de la majorité noire, les injustices foncières de l’apartheid.
Jeune Afrique