DÉCRYPTAGE – Comme c’était déjà le cas avant son décès, l’image du militant anti-apartheid aiguise les convoitises…
Même dans la mort, Nelson Mandela continue d’être adulé. Pour preuve, la foule compacte et les personnalités venues du monde entier au stade de Soweto ce mardi pour assister à la cérémonie d’hommage à l’ancien président sud-africain. Un véritable culte de la personnalité qui suppose des retombées économiques importantes, et qui aiguise à ce titre les intérêts.
Dès l’annonce de sa mort, les étals de vendeurs à la sauvette ont poussé comme des champignons, proposant différents souvenirs et produits dérivés estampillés «Madiba»: casquettes, drapeaux, tasses, fanions, ballons, affiches et cocardes à son effigie, divers t-shirts avec son image, son nom ou son numéro de prisonnier à Robben Island (46664) en impression… Une «Mandelamania» qui n’est pas nouvelle: déjà avant son décès, l’image du militant anti-apartheid générait un impressionnant business. En tant que père de la Nation Arc-en-Ciel, tout ce qui touchait à Mandela suscitait l’intérêt des Sud-Africains, et, en tant que l’une des personnalités les plus célèbres et les plus révérées au monde, celui des touristes du monde entier.
Source de revenus
Pour éviter que son image ne soit dévoyée, la Fondation Mandela a déposé une soixantaine de noms à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, à Genève. Elle est donc aujourd’hui en théorie la seule à pouvoir utiliser le nom de Nelson Mandela, mais aussi ses surnoms (Madiba, son nom de clan, mais aussi Rolihlahla, son prénom en xhosa), son image ou les numéros qui peuvent lui être associés. La Fondation a déjà intenté -et remporté- plusieurs procès en la matière.
Ce faisant, elle protège aussi l’une de ses principales sources de revenus: l’autorisation d’utiliser la marque «Mandela» est en effet souvent assortie d’un reversement d’une partie des bénéfices à la Fondation, ce (…)