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Afrique de l’ouest : Enfin, notre printemps… !

Tant que souffle le vent populaire du changement, la température est variable.

Burkina Faso, 2014, début du printemps ouest-africain. «Le balai citoyen », en synergie avec les forces vives de la nation, a eu raison du régime dictatorial de l’ex- président Blaise Compaoré qui a trouvé l’asile politique en Côte d’Ivoire. Où, à peine arrivé, il a fait des pieds et des mains pour obtenir la nationalité ivoirienne, histoire de bénéficier d’une immunité certaine, au cas où son extradition serait exigée par la justice burkinabé. Mali, le 18 août 2020. Sous la férule du quarteron de colonels du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) est parachevé le travail titanesque du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5 FRP). Le binôme CNSP et M5-RFP a eu le dernier mot sur le régime d’IBK. La révolution citoyenne du 18 août dernier symbolise bel et bien le printemps ouest-africain dans sa version malienne.

 

Ailleurs, des remous sociopolitiques tragiques sont déjà palpables. Comme  en Côte d’Ivoire et en Guinée, suite aux coups de canif portés par les princes du jour à l’ancienne Loi Fondamentale pour instituer une nouvelle Loi Fondamentale et s’offrir un troisième mandat.

«Que la CEDEAO sache qu’un printemps ouest-africain des peuples est en marche contre les gouvernements et leur syndicat  qui violent nos droits », a averti Me Mohamed Aly Bathily. «La CEDEAO a, en son article 45 du protocole additionnel, la possibilité de sanctionner les gouvernements qui n’arrivent pas à faire la bonne gouvernance» Elle n’en a jamais fait usage, a-t-il déploré.

Marcel Amon Tanoh, ancien ministre des Affaires étrangères de la RCI, candidat au scrutin présidentiel d’octobre prochain, dissident du parti d’Alassane Dramane Ouattara, abonda dans le même sens sur le plateau de NCI le mardi 8 septembre 2020. Selon lui, l’institution n’est pas la CEDEAO des peuples : « Quand il y a la mauvaise gouvernance dans un pays, ce n’est pas tout de sanctionner, quand un coup d’Etat survient, il faut sanctionner aussi les présidents qui ne gouvernent pas bien leurs pays. Il faut aussi les suspendre de leur participation au sommet de la CEDEAO », a-t- déclaré.

Quant au président nigérian Mohamed Buhari, il a déclaré sans détour : «Je vous invite au respect de la limite constitutionnelle de vos mandats. On ne pourra plus badiner avec la course effrénée aux troisièmes mandats de la part de nos homologues. Ils créent des conditions propices à la recrudescence des violences et des remous», a-t-il martelé. C’était lors de la conférence de chefs d’Etat, tenue à Niamey le 7 septembre 2020. Ces propos relayés par Africa 24, jusqu’au 11 septembre ont mis du baume au cœur des Ouest-africains.  Avant lui, le président Bissau-guinéen Oumar Emballo Sissoko, avait jeté un pavé dans la mare en dénonçant les tentatives de troisième mandat de ses homologues présidents.

Le plus grave dans tout ça, c’est que la CEDEAO n’est même pas la CEDEAO des communautés d’Afrique libre, mais plutôt un instrument au service de l’impérialisme français.

Mohamed Koné,Correspondant  à Kadiolo

Source : Le Challenger

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