À l’issue d’une rencontre, mercredi dernier à Abidjan, entre le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara et le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, il a été décidé qu’un sommet se tienne hier dimanche, 10 décembre. En effet, la rencontre a bel et bien eu lieu, mais en l’absence de quatre pays membres – le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée- dirigés par des Transitions militaires.
Si, officiellement, l’objectif était d’évaluer les avancées ou les manquements des pouvoirs transitoires dans ces Etats, de nombreux observateurs politiques estiment que la levée ou non des sanctions économiques et financières contre le Niger constituait la quintessence de ce sommet. Une chose est certaine, c’est la survie même de la CEDEAO qui est en jeu, certains de ses membres se ayant décidé de s’assumer parce que sentant poussés vers la sortie : le Burkina Faso, le Mali et le Niger, regroupés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) !
Leurs ministres étaient récemment en conclave à Bamako pour explorer les pistes de réflexion relatives à des domaines régaliens qui puissent favoriser l’intégration économique et monétaire des trois états. A travers cela, les pays de l’AES ont envoyé un signal fort aux douze autres pays membres de la Cédéao. En d’autres termes, à Bamako, l’AES (qui a déjà pris corps et âme) a décidé d’anticiper sur le sommet de la Cédéao. Elle a clairement affiché son intention de se retirer, définitivement, et de la Cédéao, et de l’U.e.m.o.a – Union économique et monétaire ouest-africaine. Et si cela advenait, elle fragiliserait incontestablement les deux organisations sous-régionales ouest-africaines.
Afin de pouvoir retenir les pays de l’AES, le président de la Commission de la Cédéao a récemment effectué un déplacement au Burkina Faso pour proposer, à travers le Capitaine Ibrahim Traoré, à chacun pays de l’AES, une contribution financière de 1,9 milliard FCFA dans leur lutte contre le terrorisme. Un geste de solidarité communautaire qui a tardé à se manifester à l’égard de pays subissant les affres du terrorisme international depuis plus d’une décennie ! Sacrée Cédéao ! Au plus profond de la double crise sécuritaire et politique, elle critiquait, intimidait, sanctionnait ces trois membres. A présent que ces pays affectés parviennent à trouver leur chemin grâce à de nouveaux partenariats, c’est ce moment que choisit l’organisation pour leur proposer son aide.
En tous les cas les forces de Défense et de Sécurité de l’AES ne cessent de multiplier les victoires sur les forces du mal depuis le renvoi des troupes françaises de leurs pays respectifs. Ils sont aidés en cela en cela par de pays partenaires plus sincères et crédibles. Qui leur fournissent des matériels logistiques de dernière génération, notamment des vecteurs aériens très performants.
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger