Emmanuel Macron a participé mardi dernier dans la capitale mauritanienne au énième Sommet du G5 Sahel pour faire le point sur la lutte anti «djihadiste» dans cette région où sont déployés plus de 5.000 soldats français. D’autres sommités internationales y ont également pris part comme le président espagnol, le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo.
Des personnalités telles que Charles Michel, Président du Conseil européen, Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, Giuseppe Conte, Président du Conseil des Ministres de la République Italienne, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, y ont participé par visioconférence.
Les participants sont unanimes que l’insécurité au Sahel est une préoccupation majeure à l’échelle mondiale. Ce qui les a poussés à faire le point sur l’avancée de la feuille de route du Sommet de Pau en France, tenu six mois plus tôt, pour ensuite évaluer le péril terroriste sur le Sahel et le monde pour une meilleure riposte. Mais – hélas – le communiqué final du Sommet de Nouakchott, au lieu de faire des avancées concrètes, n’a été qu’une simple rhétorique des sommets précédents.
Comme toujours, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont plaidé pour «un engagement militaire accru de la Communauté internationale dans la lutte globale contre le terrorisme au Sahel». Ils ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par la France et les USA ainsi que la MINUSMA à la Force conjointe du G5 Sahel. Ils ont salué les perspectives de déploiement des premiers soldats de la Force Takuba en été 2020, d’une brigade de la Grande Bretagne en appui à la MINUSMA en 2020 et d’un contingent de 3000 hommes de l’Union africaine. Ils ont, en outre, salué le renouvellement et le renforcement du mandat de la MINUSMA. Mais aussi et surtout, les Chefs d’Etat ont réitéré leur soutien à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
En lieu et place du communiqué final, les participants sahéliens et internationaux du Sommet de Nouakchott auraient dû avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître la réalité de l’échec global du G5 Sahel (par de nombreuses pertes en vies humaines des soldats et de la population, mais aussi la multiplication des champs de conflit) et travailler pour l’avènement d’une autre formule de lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le monde. Car il a été bien prouvé par d’autres expériences dans le monde (en Afghanistan, Irak) que le seul déploiement d’importants contingents militaires et d’une armada d’engins de guerre n’est pas suffisant pour arriver à bout des mouvements terroristes. Notamment, lorsqu’il se trouve que ceux-ci ont eu tout le temps nécessaire de s’enraciner et de se fondre dans la population locale.
Gaoussou Madani Traoré
Source : Le Challenger