Mme Diakité Fatoumata N’Diaye, Mme Sy Rokiatou Sow, Mme Traoré Fatoumata Nafo, Mme Bouaré Fily Sissoko… Des noms qu’on ne peut s’empêcher d’évoquer comme étant des valeurs sûres parmi la gent féminine de notre pays. Elles ont su montrer, chacune de son côté, leur compétence, leur rigueur et surtout leur patriotisme, à chaque fois que la nation a eu besoin de leurs services. Ce sont, vraiment, des femmes qui comptent… Mais, Ces dernières semaines, l’actualité a été dominée par ce que certains individus malintentionnés appellent « scandales financiers » sans qu’ils en soient, réellement, ainsi, et dans lesquels le nom de certaines personnes, est, injustement, trainé dans la boue. Parmi ces gens, Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances, que certains n’hésitent pas à placer au cœur du « scandale ». Imperturbable, la patronne de l’hôtel des finances, poursuit la mission pour laquelle le Président de la République et les partenaires techniques et financiers, lui font confiance.
Au Mali, on a pris la fâcheuse habitude de tirer d’abord, ensuite, vérifier. Ce scénario peut être préjudiciable à l’honneur et à l’intégrité des personnes, surtout quand il s’agit de finances publiques. Tout est parti du rapport d’audit, quoique provisoire, du Végal qui a semblé présenter le dossier d’achat de l’aéronef présidentiel et d’équipements militaires comme un scandale d’Etat au cœur duquel la surfacturation, portant sur un montant équivalent à près de 29 milliards, est en point de mire.
Il n’en fallait pas plus pour voir monter au créneau des esprits malins, lesquels ont vite fait, soit par calcul politique, soit par instinct revanchard, de multiplier les manœuvres de déstabilisation contre l’Hôtel de finances et son titulaire actuel, Mme Bouaré Fily Sissoko, injustement, traînée dans la boue pour avoir simplement osé accomplir, avec la rigueur professionnelle qui lui sied, son rôle, en tant que ordonnatrice du budget d’Etat, en assurant, dans le cas de l’avion présidentiel, les paiements normaux pour l’acquisition du bien public.
Sachant bien que ni le rapport définitif de la Cour suprême, ni le rapport provisoire du Végal, n’ont mis en cause les paiements effectués par l’Hôtel de finances (les ordres de transfert certifiés par la Cédéao sont disponibles à l’annexe des rapports d’audit) et que Mme la ministre n’a ni autorité de signer, ni autorité d’approuver ces marchés qui relèvent de la mesure dérogatoire du champ d’application du code des marchés publics, des individus, tapis dans l’ombre, ont continué, par presses interposées, à lancer des missiles médiatiques à l’encontre de cette dame de devoir qui n’a fait que son travail, dans le sens compris des intérêts de l’Etat.
Pourtant, dès le début, elle a avoué qu’elle ne reprochait rien à ce dossier et qu’elle était décidée, pour cette raison, à renouer le dialogue avec le FMI afin que la turbulence, née de cette situation avec l’institution de Bretton Woods, soit un mauvais souvenir. Ce qui fut fait avec la dernière mission du FMI à Bamako qui a débouché sur un accord primordial à partir duquel le dossier Mali est de nouveau repris par le conseil d’administration du FMI, en fin d’année.
Mais, pendant que cette mission était présente à Bamako, Mme le ministre de l’Economie et des Finances et ses services techniques, étaient déjà engagés sur la voie de la réforme liée à l’encadrement de l’article 8 du code des marchés publics qui assure une dérogation, bien légale, au ministère de la Défense, et, éventuellement, le ministère en charge de la Sécurité, pour traiter de ces questions se rapportant au secret-défense.
L’objectif de cette initiative, était, bien sûr, de pouvoir tirer les leçons des abus possibles de cette mesure dérogatoire, excluant du champ d’application du code des marchés, des contrats et marchés de type militaire bénéficiant du sceau du secret-défense. C’est pourquoi, le décret pris en Conseil des ministres extraordinaire, le 17 septembre dernier, est revenu sur cette exception, tout en fixant des seuils au- delà desquels le ministère de l’Economie et le Conseil des ministres, seront désormais autorités d’approbation de ces types de contrats. Et cette œuvre salutaire, en matière de transparence de gestion des ressources publiques, est bien à l’actif de Mme le ministre de l’Economie et des Finances qui, selon certaines informations crédibles, a dû même ajourner les congés légaux de certains cadres pour y parvenir dans un délai raisonnable.
En fait, depuis belle lurette, dès que lesdits marchés ont créé un froid dans les relations avec le FMI, Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances, s’était engagée sur cette voie en disant publiquement, lors d’une émission à la télévision nationale, que les deux opérations, n’ont pas violé la procédure réglementaire en la matière, puisque bénéficiant d’une mesure dérogatoire, mais que le gouvernement était déterminé à encadrer les chainons manquants de la procédure, ne serait-ce que pour des raisons de bonne gouvernance.
Et ce fut le cas. Ce dont Mme le ministre de l’Economie s’est réjouie d’autant que cette procédure dérogatoire a toujours existé dans l’arsenal malien sans qu’elle soit mise en cause par un partenaire, ni même le FMI qui a toujours profilé, techniquement parlant, les marchés militaires de l’Etat avec les fournisseurs et dans le même schéma de montage technique et financier.
Pourquoi alors vouloir jeter de l’opprobre sur une telle personnalité dont la compétence et l’intégrité morale, n’ont jamais été prises au dépourvu. Et Me Tapo, ce célèbre avocat du barreau de Bamako, ancien bâtonnier, et réputé pour son franc-parler, vient de rendre un hommage mérité à la rigueur de cette dame de devoir et de conviction, dans le cadre de la gestion de ces deux opérations, pour laquelle elle a fait un travail patriotique et transparent. En servant au mieux les intérêts du pays.
C’est vrai que le Mali tente de sortir d’une crise politico-sécuritaire qui a ruiné ses économies. De là à profiter de la première occasion pour jeter l’anathème sur des gens qui essaient au mieux de remplir leur mission, il n’y a qu’un pas que certains n’ont pas hésité à franchir allègrement à la grande joie de ceux qui voudraient pisser sur notre souveraineté.
Mais, comme dira l’autre, la conscience aiguë que la patronne des finances a pour son travail, dans l’intérêt national et dans le respect strict des normes publiques, fera le reste…
Youma