La Société internationale pour les droits de l’Homme (SIDH) fut créée en 1972 à Francfort en Allemagne. Il s’agit d’une fédération d’associations nationales de promotion et de protection des droits de l’Homme. Elle est active dans 38 pays et compte quelques 30.000 adhérents affiliés à des associations membres ayant le statut de section nationale ou groupe national.
Chez nous, c’est le 17 mars 2007 que fut créée la Société locale pour les droits de l’Homme du Mali (SIDH-Mali). Elle intervient dans les domaines de la liberté d’expression, de la presse, de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice.
La SIDH-Mali a lancé samedi à l’Institut des hautes études en management (IHEM), un projet de lutte contre l’exploitation des enfants par la mendicité et par le travail forcé dans les mines d’or artisanales, au cours d’une brève cérémonie présidée par le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Mohamed Ali Bathily.
Le projet qui s’étend sur un an (2014-2015) se propose de réduire l’exploitation des enfants par la mendicité et le travail forcé dans les mines d’or artisanales. Il s’appuiera sur des activités d’information, d’éducation et de sensibilisation en direction des populations cibles. Le projet de lutte contre l’exploitation des enfants par la mendicité et par le travail forcé dans les mines d’or artisanales utilisera les canaux de communication (presse écrite, radio et télévision), l’affichage des banderoles disséminés portant ce slogan : « Non à l’exploitation des enfants par le travail forcé dans les mines d’or ». Ce travail se fera à Bamako, Kangaba, Ouéléssébougou, Yanfolila et Kadiolo.
Des séances de travail seront organisées avec les ministères de la Justice et des Droits de l’Homme, des Mines, de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, de l’Intérieur et de la Sécurité. Les séances d’information, d’éducation et de communication s’adresseront aux communautés locales, élus locaux, leaders religieux et chefs coutumiers. Le projet est financé par l’ambassade des Etats-Unis.
Le président du bureau national de la Société internationale pour les Droits de l’Homme Mali, Moumini Guindo, a relevé que travail des enfants dans les mines est une mauvaise pratique qui trouve ses racines dans une culture ancestrale consistant à faire travailler les enfants dès leur prime jeunesse pour leur inculquer le goût du labeur et l’aptitude à la résilience. Cette culture a été dévoyée, mercantilisée dans les conditions extrêmement difficiles, dures dans les mines d’or artisanales, car certains enfants creusent des puits, travaillent sous la terre. Des jeunes filles sont victimes d’abus sexuels ou se livrent au commerce du sexe afin de pouvoir vivre. Tous ces fléaux affectent le droit à la dignité, à l’éducation, à la santé et à ne pas subir des traitements cruels, inhumains et dégradants de l’enfant, a constaté Moumini Guindo.
Le président de SIDH-Mali a rappelé que notre pays a signé et ratifié les textes internationaux relatifs aux droits des enfants et interdisant la mendicité et le travail forcé des enfants. Les autorités compétentes ont l’obligation d’appliquer et de veiller au respect de ces engagements en punissant tous ceux qui transgressent ces textes.
Le chef de cabinet du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, Chienkoro Doumbia, a jugé la SIDH méritait d’être assistée, car la mendicité ne peut laisser personne indifférent. « La lutte contre la mendicité est légitime. Le traitement infligé aux enfants est inacceptable », a assuré le ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily.
Un documentaire sur la mendicité a été projeté dans l’amphithéâtre de l’IHEM. On y apprend que la seule ville de Bamako compte 20124 mendiants parmi lesquels 5000 enfants.
S.Y. WAGUE
source : essor