Arrêté le 10 juillet 2022 à l’aéroport International de Bamako, les 49 soldats ivoiriens atterris « sans un ordre de mission, et sans autorisation », sont indexés comme étant des « mercenaires » par les autorités de la transition voulant déstabiliser le Mali. Ce que nie formellement Abidjan, qui assure que ses soldats étaient bien en mission pour l’ONU au Mali, notamment, dans un cadre d’opérations de soutien logistique à la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et exige leur libération. Selon les autorités ivoiriennes, ces militaires devaient prendre la relève d’autres ivoiriens déployés au Mali en tant qu‘élément nationaux de soutien (NSE). Hors, d’après les autorités maliennes, ces soldats n’avaient « ni ordre de mission, ni autorisation » à leur arrivée à Bamako.
De ce fait, le procureur de la République du Pôle Judiciaire Spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, Samba Sissoko, à travers un communiqué a annoncé, ce dimanche 14 août 2022, l’inculpation des 49 militaires ivoiriens. En effet, Kouassi Adam Sanni et les 48 autres militaires sont inculpés notamment pour tentative « d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de crimes.»
Quant à la Minusma dans une note à entête des Nation Unie, le 25 juillet, elle reconnaissait « des dysfonctionnements » après la demande d’explications des autorités sur la situation des 49 militaires ivoiriens. Une note adressée au ministère des affaires étrangères malien, authentifiée auprès du gouvernement malien.
« Il apparait que certaines mesures n’ont pas été suivies et la Minusma s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir. La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la Base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma » dit la note.
Le Togo, malgré l’échec d’un premier round de négociation à Lomé, le 28 juillet, continue à jouer le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali afin de trouver une issue favorable.
Kadidiatou Diarra