Pour couper court aux rumeurs et intox en cours, autour de la zone dite « Maliens de l’extérieur », la mairie de la commune rurale de Safo a organisé une conférence de presse, ce samedi 26 octobre 2019. Cette conférence était animée par M. Dotigui NIARE, 1er adjoint au maire, qui avait à ses Drissa TRAORE, représentant d’une des familles propriétaires coutumiers de ladite zone ; Sékouba KANE, conseiller à la mairie de SAFO.
L’objectif était d’édifier l’opinion nationale et internationale sur la situation qui prévaut au niveau de la zone dite « Maliens de l’extérieur », à SAFO.
Dans sa version des faits, Dotigui NIARE, 1er adjoint au maire de la commune rurale de SAFO, a fait savoir que les faits remontent en 2008, lorsque le cercle de Kati a procédé au morcèlement d’une superficie de plus de 93 hectares dans la commune de Safo au nom, dit-il, des Maliens de l’extérieur. Après le morcellement de la zone, selon Dotigui NIARE, le gouvernorat de Koulikoro a approuvé le plan des travaux proposé par cercle de Kati. Pour le premier adjoint au maire, l’erreur serait partie du fait qu’aucun propriétaire coutumier n’avait été consulté avant l’affectation des parcelles qui abritait plusieurs hectares de champs des paysans locaux.
Face à cette situation, les victimes, les propriétaires de champs, selon le conférencier, ont décidé de porter plainte contre le Cercle de Kati, dans le but de réclamer leurs droits. Parmi ces victimes, Moriba Coulibaly propriétaire coutumier résidant à Safo qui a porté plainte contre la Préfecture de Kati au niveau du tribunal administratif de Bamako. La procédure judiciaire a continué jusqu’à l’aboutissement de l’annulation de cette décision des autorités administratives de Kati relative à cette zone dite des ‘’Maliens de l’extérieur’’, a fait savoir le conférencier Niaré. Quand la justice a confirmé le droit de propriété coutumier de la famille Coulibaly sur la zone, a expliqué Dotigui NIARE, le tribunal elle a ordonné l’arrêt des travaux, en annulant aussi les permis d’habitat délivrés par la préfecture de Kati.
Mieux, de l’avis du 1er adjoint au maire de Safo, aucune trace de ladite zone des ‘’Maliens de l’extérieur’’ ne figure les registres administratifs de la mairie de Safo. Aussi, ni le plan encore moins le titre foncier au nom de l’État n’ont été retrouvés. À ce niveau, Dotigui NIARE a déploré aussi que la mairie avait démarché plusieurs fois la préfecture de Kati pour solutionner le problème, mais sans succès. Aux termes de la procédure judiciaire, la Grosse n°179 du14 mars 2019 a été délivrée à la famille Moriba COULIBALY par le tribunal administratif de Bamako. Après toutes ces procédures judiciaires, les propriétaires coutumiers ont sollicité le maire pour le morcellement de leur terrain, a dit Dotigui Niaré.
De son côté, Drissa TRAORE, représentant de Moriba COULIBALY, propriétaire coutumier, dira qu’ils ont été surpris d’entendre des rumeurs et des intox autour de la zone des Maliens de l’extérieur à Safo. Car selon Drissa TRAORE, cette zone a été attribuée aux Maliens de l’extérieur par la préfecture de Kati dans la commune rurale de Safo au nom de l’État en toute illégalité. Car, a-t-il déploré, ni l’avis des propriétaires coutumiers ni celui de la mairie de Safo n’ont été demandés au moment des faits en 2008. M. TRAORE a fait savoir que l’État n’attribue jamais une terre à quelqu’un sans le titre foncier de l’État. Or, en la matière, aucun document n’a été trouvé à la mairie, ni à la préfectureau nom de l’État sur cette zone dite ‘’ Maliens de l’extérieur’’.
Toujours de l’avis de Drissa TRAORE, en plus du fait qu’ils n’ont pas été consultés avant, aucun propriétaire coutumier de Safo n’avait été encore dédommagé par la préfecture de Kati à la suite de cette affection de plus de 93 hectares. Et parmi les victimes, Moriba COULIBALY, dit-il, a réclamé son droit coutumier en portant plainte contre la préfecture de Kati. Parce que selon M. TRAORE, la famille Moriba COULIBALY était convaincue que cette zone était attribuée par un réseau de spéculateurs fonciers au sein de la préfecture sous le nom de l’État. Il a fait savoir que plus de 93 hectares avaient été morcelés par la préfecture de Kati. Sur les 93 hectares, 26 hectares appartenaient à la famille Moriba COULIBALY.
PAR SABA BALLO
Source: INFO-MATIN