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Affaire du camp I: radiation pour les chefs fautifs

Passé, l’émoi sur la rocambolesque évasion du camp I de la gendarmerie, place maintenant à l’action pour non seulement démêler rapidement les circonstances troubles de cette affaire, mais aussi de sévir contre les responsables fautifs, par qui le scandale est arrivé. Assurément, le président IBK n’a pas apprécié la légèreté qui en a été le facteur.

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Il est désormais établi que les fuyards du camp I, en particulier les soldats qui y étaient détenus, depuis bientôt six mois, pour diverses infractions criminelles, ont reçu des complicités intérieures, et même extérieures, par lesquelles ils ont pu prendre le large. Plus grave, rapportent certaines sources policières, l’évasion du camp I, en raison de plusieurs enchainements de faits douteux, épouse parfaitement les ingrédients d’un acte de sabotage orchestré par certains caïds de la gendarmerie, si ce n’est une défiance vis-à-vis de l’État.

En tout cas, l’affaire de l’évasion au camp I de la gendarmerie, dans des milieux d’enquêtes policières, est bien assimilée à cela, surtout par l’accumulation de troublants indices, dont elle est émaillée, depuis de croustillants témoignages rapportés par des codétenus des fuyards. Dès lors, au-delà de simples questions de précautions au sein de la hiérarchie militaire, cette évasion de soldats au camp I devait pousser les services de renseignement à une analyse stratégique du contexte en vue d’en tirer toutes les conséquences.

Dans les faits, compte tenu de l’extrême sensibilité du contexte sécuritaire du pays, le président IBK, chef suprême des armées, selon plusieurs indiscrétions, dès qu’il a été informé par l’ampleur de cette fuite de prisonniers, a tenu à ce que toute la lumière en soit faite. Et au plus vite. C’est donc peu dire qu’il était dans ses états, en constatant simplement une telle légère déconcertante dans le dispositif de la gendarmerie, un véritable corps d’élite militaire.

Logiquement alors, le conseil des ministres du mercredi dernier devait en annoncer les couleurs : des chefs de la police et de la gendarmerie ont été limogés. Si pour la police, on s’attendait au départ du très désormais contesté ancien directeur général de la police, ce n’est pas certainement le cas du directeur général de la gendarmerie, Mody Béréthé, qui a dû alors faire les frais de cette rocambolesque évasion de soldats à partir du camp I. En fait, depuis la nomination du tout nouveau ministre de la Sécurité, Salif Traoré, on s’attendait à des mesures d’envergure, comme la relève de l’ancien patron de la police, lui-même resté pendant longtemps au cœur d’une controverse affaire de vente illicite de véhicule qui a fini par complètement endommager le prestige d’une corporation, déjà criblée par tous les maux au sein de l’opinion publique.

Pour le désormais ex-patron de la gendarmerie, discret jusqu’ici pendant que ce service, jadis brillant de toutes les étoiles, amorçait sa descente aux enfers (la dernière évasion de soldats en est la parfaite illustration, c’est bien une sanction liée aux derniers événements. À en croire les indiscrétions, il ne pouvait en être autrement d’autant que des instructions formelles ont pu être données par le Premier ministre dans la perspective de diagnostiquer tous les segments défaillants dans le dispositif sécuritaire, à partir de cette rocambolesque affaire d’évasion, et de punir, par ricochet, tous les éventuels responsables.

Au-delà des mesures disciplinaires, pouvant être amplifiées par des relèves de fonctions en série dans le dispositif sécuritaire du pays, on n’écarte pas, dans certains milieux de la police, que la radiation puisse purement et simplement prononcée à tous chefs militaires fautifs dans ce micmac sécuritaire ayant provoqué la cavale planifiée des prisonniers du camp I de la gendarmerie. Une telle sanction, pour grave qu’elle soit, toujours selon les mêmes sources, paraît être la mesure la plus logique, en pareille défaillance militaire, si l’on veut dorénavant cultiver, en tout lieu, et en tout temps, le mérite au sein du service public, particulièrement dans le dispositif militaire, où la moindre faiblesse sécuritaire pourrait entraîner, pour l’ensemble du tissu social, des conséquences autrement plus graves.

Par Sékouba Samaké

Source: Info-Matin

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