Le Procureur de la République près du Tribunal militaire de Mopti a annoncé hier (6 avril 2020) l’ouverture d’enquêtes à Moura, dans le cercle de Djenné. La décision fait suite aux allégations portant sur des présumées exactions commises par l’armée malienne sur des civils dans ladite localité.

Selon le communiqué du tribunal militaire, le procureur effectuera très prochainement une visite sur le site à Moura. Il sera accompagné d’un médecin légiste, d’une équipe de police technique et scientifique et d’enquêteurs. L’objectif, explique le document, est de faire toute la lumière sur ces allégations d’exactions présumées commises sur des civils lors d’une opération aéroterrestre des forces armées maliennes.

« L’opinion sera tenue informée de l’évolution de ces enquêtes dont les résultats seront rendus publics », peut-on lire dans le communiqué. Mais avant, sur instruction du ministre de la défense, la gendarmerie nationale mène des investigations approfondies sur ces allégations explique indique le document.

Des organisations de défense des droits de l’homme mais également les Etats-Unis, l’Union européenne, et la France, ont dénoncé des cas « d’exactions sur 300 civils » à Moura. C’est depuis l’annonce des Forces Armées Maliennes le 1er avril dernier concernant la neutralisation de 203 terroristes dans la zone de Moura. La localité est située à 17 km de Kouakourou dans le cercle de Djénné, région de Mopti.

« Avant l’opération, les populations ont été exfiltrées »

Ces accusations d’exactions sur des civils sont démenties par la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA). Elle a tenu une conférence de presse ce jeudi 7 avril à Bamako sur le sujet. Le Direceteur de la DIRPA, Col Souleymane Dembélé, affirme qu’avant le ratissage du 28 mars, les populations ont été exfiltrées par des militaires vers la périphérie du village à des points de rassemblements indiqués. Le Directeur de la DIRPA précise que les forces armées maliennes ont fait preuve de professionnalisme lors des opérations à Moura.

Source: Studio Tamani