Ce sont, en effet, les deux affaires qui sont présentement au cœur des préoccupations des Maliens : à savoir le virus Ebola » importé de Guinée » et le dossier de détournement de deniers publics à travers l’achat d’un avion présidentiel et du juteux mais très controversé contrat de 69 milliards FCFA conclu entre le ministère de la Défense et une minuscule société dénommée GUO STAR au capital de 3 millions FCFA. Après les rapports d’audit de la Cour Suprême et du Vérificateur Général, l’opinion nationale et internationale s’attendait à des interpellations qui tardent décidément à venir. D’où cette levée de boucliers de la coordination de 15 associations de la société civile qui » invite le président de la République à sortir de son silence… » et de sévir en limogeant les ministres suspectés de détournement de deniers publics dans cette affaire. D’autre part, ces associations exigent que des sanctions soient prises à l’encontre des personnes qui ont » importé le virus Ebola au Mali « .
Dans une déclaration dont nous avons reçu copie, une coordination de quinze associations issues de la société civile au nombre desquelles l’ICMA (Initiative pour le changement au Mali et en Afrique), le réseau Joko ni Maaya, le Consortium Actions Droits Humains (CADH), le Collectif Mali Uni, l’Association des commerçants détaillants…« invite le président de la République à sortir de son silence pour s’adresser à la Nation dans les plus brefs délais par rapport aux deux dossiers de l’avion présidentiel et des allégations de surfacturations sur le contrat entre le ministère de la Défense et des Anciens combattants et la société GUO STAR ».
Ces associations de la société civile » demandent en outre au président de la République et à son Premier ministre de démettre sans délai de leurs fonctions les membres du gouvernement cités dans cette affaire, à savoir Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’économie, Moustaph Ben Barka, ministre de l’Industrie et le ministre en charge de la communication, Mahamadou Camara ». Elles exigent un vote de défiance contre le Premier ministre et son gouvernement » à la lumière des nouvelles informations rendues disponibles suite à l’audit des marchés d’acquisition de l’avion et des équipements militaires.
IBK appelé à sévir
Pour les auteurs de cette déclaration, une nation responsable se construit sur plusieurs fronts. Ainsi, selon eux, la gestion d’une priorité ne devrait pas enfreindre la réalisation d’une autre priorité. C’est pourquoi, soulignent-t-ils, si la santé et la sécurité demeurent des secteurs clés de tout développement, sans bonne gouvernance financière aucun développement n’est possible.
Dans ladite déclaration, la coordination des associations « exprime ses inquiétudes par rapport à la gestion de la menace Ebola ». Elle dit « veiller sur la suite qui sera réservée aux propos du président de la République relatifs à l’ouverture prochaine d’une enquête sur les récents cas de contamination, après le traitement d’un malade importé de la Guinée ».
D’où son appel pour une sanction exemplaire frappant toutes les personnes impliquées dans ces trois dossiers que sont l’achat de l’avion présidentiel, le fameux contrat militaire et « l’importation d’Ebola » au Mali.
Mamadou FOFANA