La plainte introduite par l’honorable Karim Kéita pour établir la vérité dans l’affaire de disparition du journaliste Birama Touré, a tous les risques de l’enfoncer. Et déjà l’homme évoque des mots qui laissent suffisamment réfléchir sur son présumée implication dans cette affaire. Nous avons lu avec attention l’interview accordée par le fils du président Ibrahim Boubacar Kéita au bihebdomadaire ‘‘Mali Tribune’’ et des réponses à certaines des cinq questions dans cette sortie médiatique donnent du grain à moudre.
‘‘Non ! Je n’ai éliminé personne’’. Ce titre principal donné à la sortie médiatique de Karim Kéita est la conclusion de la réponse à une question adressée à l’interviewé qui a raté l’occasion de lever tout soupçon autour de sa personne dans l’affaire de disparition du journaliste Birama Touré.
En clair, alors que l’opinion publique, les parents de Birama Touré sont encore au stade de disparition et souhaite savoir où il se trouve, l’Honorable Karim Keita a cautionné la thèse de ‘‘l’élimination’’ et entend convaincre qu’il n’est pas l’auteur de ce crime. Tenez : ‘’Connaissiez-vous Birama Touré ? Vous a-t-il fait chanter ? L’avez-vous fait éliminer ?’’ Et à Karim Kéita de répondre : ‘’ Non, je ne connais pas M Touré. Je ne l’ai jamais rencontré, par conséquent, je n’ai eu et n’ai aucun rapport de quelque nature avec lui. Je ne vois pas comment il aurait pu me faire chanter ou autres ! Non ! Je n’ai éliminé personne.’’ Sic ! S’il y a élimination, c’est l’honorable Karim Kéita qui nous l’apprend officiellement donnant raison à ce qu’il appelle ‘’Fakes news’’ dans la même la interview.
Des contre-vérités
Autre déclaration dans cette sortie médiatique qui souille la crédibilité de l’honorable Karim Keita est relative à la raison de son silence pendant tout ce temps. A la question de savoir pourquoi le fils du président IBK n’a pas réagi jusqu’à aujourd’hui, Karim Kéita répond : ‘‘Tout simplement parce que je suis un homme politique et donc public. A cet effet, je suis habitué à entendre tellement de choses sur mon compte, que je me suis dit voilà tout simplement une autre invention émanant d’un journal qui, régulièrement parle de moi. A vrai dire, je n’ai pas jugé utile de m’exprimer sur une histoire cousue de fil blanc. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient ainsi utiliser les réseaux sociaux et toute la machine à fabriquer des Fakes news pour atteindre un objectif inavouable.’’ Et pourtant…
Ce même homme politique dont il se vante de l’être a perdu un autre procès en octobre 2017 à la cour d’appel de Bamako contre le même journal ( Le Sphinx) dont il met en doute la crédibilité. Alors que le fiston national nous dise pourquoi il n’avait pas réagi pendant ce temps. Était-il à la recherche d’arguments pour ne pas encore mordre la poussière dans les tribunaux. Si oui, il n’est pas encore sorti d’affaire car, dit-on, les thèses par lui avancées dans cette sortie médiatique ne convainquent pas. Et pis, avec cette sortie, nous sommes en droit de se demander ce qu’elle vaut car pendant tout ce temps, des confrères n’ont pas arrêté un doigt accusateur sur son implication dans la disparition de Birama. Un silence radio gardé autour de cette disparition depuis des années. Ne dit-on pas que qui ne dit rien consent…
Source: La Sirène