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Affaire Bakélé Sitan/Jeunesse de N’Tomikorobougou : Les deux jeunes incarcérés ont bénéficié d’une liberté provisoire

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C’est l’arrestation de deux jeunes du quartier qui avait mis le feu aux poudres, le lundi 28 avril dernier, dans les relations déjà difficiles entre la jeunesse de N’Tomikorobougou et les éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS) envoyés sur les lieux pour sécuriser la manifestation organisée par Bakélé Sitan, qui serait « détentrice du pouvoir des Djinns ». Avec la libération provisoire que ces deux jeunes, auparavant incarcérés à la prison centrale de Bamako, viennent d’obtenir, la tension est redescendue d’un cran. Même si la situation demeure toujours tendue et qui mérite d’être surveillée comme le lait sur le feu. 

En effet, les deux jeunes du quartier, Ch. Sissoko et A. Sibibé, qui avaient été incarcérés  à la maison centrale d’arrêt de Bamako, ont recouvert la liberté provisoire le vendredi dernier. Ce qui va, certainement, faire baisser d’un cran la tension qui couvait dans ce quartier suite à la descente musclée, le 28 avril dernier, dans les carrés de N’Tomikorobougou des éléments du GMS qui n’avaient pas hésité à poursuivre des manifestants jusque dans les familles où, selon de nombreux observateurs, des dérapages auraient été commis. Suite à ce comportement jugé inacceptable des forces de l’ordre, des jeunes de N’Tomikorobougou avaient promis des représailles contre lesdites forces, principalement des éléments du GMS avec lesquels ils coexistent dans un environnement qui apparaît de plus en plus délicat à vivre ces derniers temps.

En effet, à cause des relations difficiles entre une importante frange des jeunes de N’Tomikorobougou et la « détentrice du pouvoir des Djinns » Bakélé Sitan, un fossé est en train de se creuser entre cette dernière et les populations. Indexée à tort, selon elle-même, d’entretenir des gays et lesbiennes qui assistent  massivement à ses manifestations rituelles,  Bakélé Sitan  a rejeté d’un revers de main ces allégations. A propos de l’heure tardive à laquelle elle termine ses manifestations qui se déroulent au rythme de la musique et de la danse jusqu’à ce que certains possédés tombent en transe, elle soutient qu’elle n’ a jamais outrepassé l’heure qui lui a été fixée par les autorités, c’est-à dire de 15h. à 19h. Installé au pied de la colline, le lieu où elle fait ses manifestations est, selon elle, assez loin des habitations du quartier pour que le bruit des tams tams puisse gêner quiconque.  A cela, des habitants rétorquent que ce lieu sert également de sanctuaire pour les biennes et les  gays.

Au téléphone, elle a été formelle : «  je n’ai aucune relation avec ce genre de chose…On m’a aussi accusée de vendre de la drogue« . Tout cela, soutient-elle, fait partie de la jalousie de certaines personnes qui veulent son argent.

Après avoir reçu des menaces de  la part de certains jeunes, Bakélé Sitan dit avoir « sécurisé sa maison » en demandant au Commissariat de police du premier arrondissement de mettre à sa disposition une trentaine  d’agents pour assurer la sécurité de ses manifestations. Ce qui fut fait le lundi dernier avec la pleine implication et la participation controversée des éléments du GMS. C’est, en effet, la répression sauvage des   éléments du GSM qui a mis le feu aux poudres en faisant 2 blessés et une vingtaine d’arrestations parmi les manifestants. Tous élargis à ce jour.

Après cinq jours en prison, Ch. Sissoko et A. Sissoko viennent de  recouvrer la liberté provisoire. De sources concordantes, il n’est point exclu que ceux-ci portent, à leur tour, plainte contre Bakélé Sitan pour fausses accusions, entre autres.  Quant à celle-ci, elle dit s’en remettre au document officiel qui l’autorise à jouer dans sa cour au pied de la colline. Mais pragmatique, Bakélé Sitan compte donner du temps au temps avant de reprendre ses manifestations rituelles. Un temps qui pourrait être mis à profit par les deux camps pour jouer à l’apaisement ; en essayant de concilier des positions aujourd’hui diamétralement opposées. Dans l’intérêt des uns et des autres. Ce qui n’est pas impossible.

Mamadou FOFANA

 

source:L’independant

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