Bismil’ahi, rahamane, rahimi !
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les chefs d’institution,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales,
Madame la Présidente de la CASCA,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Premier magistrat de la Nation, je m’honore, en ce moment, d’avoir la primeur des Rapports 2011 et 2012 de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration, plus connue sous son acronyme de « CASCA ».
Et c’est heureux, Madame la Présidente, que cela se fasse à l’entame d’un mandat que je veux dédier à la gouvernance rationnelle et responsable de nos maigres ressources.
Elles sont maigres, ces ressources, comparées à d’autres, c’est indéniable.
Mais chaque centime, judicieusement dépensé, nous fait faire un pas dans la bonne direction, dans la juste direction.
Et notre cap, je l’ai dit et redit, et je le répète ici, c’est le Mali hissé à la hauteur des Nations qui gagnent, par l’effort de ses fils et de ses filles.
Chaque jour un peu plus.
Chaque jour un peu mieux.
Chacun de nous s’oubliant un peu.
Tous pour l’intérêt général, dans la conscience et la vision partagée d’un pays fier qui se met, le plus tôt étant le mieux, en situation de pouvoir se passer de l’aide budgétaire.
Nous en avons les ressorts.
Nous en avons les ressources.
Il n’est guère d’autre choix que cette gestion rigoureuse de nos deniers et de nos opportunités, si nous voulons être un pays émergent.
Nous ne pouvons pas continuer de mettre la tête sous le sable.
Il y a eu de grandes avancées dans ce pays ces dernières décennies, en termes d’infrastructures et de gestion macroéconomique.
Mais c’est aussi une évidence que, sans le seuil de corruption qui le ralentit, ce pays serait encore plus loin.
Il peut aller encore plus loin. Il doit aller encore plus loin.
Il doit générer une croissance plus forte et plus redistributrice.
La morale et l’éthique publiques sont parmi les facteurs qui rendront possible cette croissance.
J’y serai attentif.
Je l’ai promis.
Je ne puis donc tolérer le détournement ou la mauvaise gestion des ressources publiques.
Madame la Présidente,
Les rapports de contrôle que vous avez étudiés, analysés, et dont vous recommandez de transmettre certains aux autorités judiciaires, ne connaîtront pas le sort de ceux des années précédentes, que nous nous sommes vus dans l’obligation de reconstituer et de transmettre une deuxième fois à la justice, afin que force puisse rester à la loi.
Je prends l’engagement que personne n’entravera le cours de la justice.
Aucune innocence ne sera entachée.
Il n’y aura guère de chasse aux sorcières.
Mais il ne saurait y avoir, non plus, ni passe-droit, ni sauf conduit.
L’argent du peuple sera restitué, s’il doit l’être et ce, sans préjudice des réparations et poursuites requises.
Mais en disant cela, Mesdames et Messieurs, je voudrais m’interroger ici sur l’existence d’autant de structures de contrôle dans notre pays.
Entre les multiples corps d’inspecteurs des Départements ministériels, les dispositifs d’audit interne, le Contrôle Général des Services Publics, le Bureau du Vérificateur Général, la Section des Comptes de la Gour Suprême ou la Cour des Comptes exigée par le traité de I’UEMOA, il nous appartient de rationnaliser et d’harmoniser ce qui peut l’être.
Je demanderai incessamment à une personnalité indépendante de procéder à l’audit des structures de contrôle, et de faire des propositions pour rendre plus efficace la lutte contre la corruption.
Car la gestion rationnelle des ressources demande que nous n’enfoncions pas les portes ouvertes, que nous évitions les duplications, et que nous procédions aux économies d’échelles requises.
La guerre que je déclare à la corruption, à toutes les formes de corruption, passe par là.
Merci Madame, à vous et à votre équipe, pour vos synthèses de qualité.
Je vous dis courage. Et je vous redis mon soutien.
Je vous remercie.
Presidence de la republiquue