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Adéma/PASJ : le diagnostic sans complaisance de Moustapha Dicko lors de la retraite du parti à l’Hôtel Timbouctou

Je dois dire pour commencer que je n’étais pas d’accord avec l’idée de cette retraite, qui me paraissait être une fuite en avant et une volonté manifeste de repousser sans cesse le Congrès. Je demeure convaincu que l’espace le meilleur pour débattre de nos problèmes de façon démocratique et transparente reste l’espace du Congrès. Je voudrais me tromper, mais si je me réfère à nos expériences de retraite passées je ne vois pas d’autres résultats que la pommade qu’on se passe avant les combats sans merci de nos égos, de nos appétits de pouvoir morbides, et autres manœuvres qui, dotant notre parti de directions plus ou moins myopes, ont conduit ce bel instrument à la déchéance et notre pays à la catastrophe.

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Car qui peut contester que l’Adema, après avoir mis le Mali sur la rampe de lancement démocratique, économique et sociale quand il était au pouvoir 1992-2002,  est comptable de la déchéance actuelle de notre pays? qui peut contester que ses cadres avides de strapontins se sont aplatis face au pouvoir, l’accompagnant dans ses dérives, que dis-je, le précédant dans ses dérives?
Du Groupe des 10, refusant ostensiblement de soutenir le candidat de notre parti, à cette fameuse Conférence nationale en 2006 positionnant l’ADEMA-PASJ derrière ATT s’il était candidat en 2007, les cadres donnant des coudes pour être en bonne place dans le dispositif de campagne du prince du jour, puis lui envoyant leur CV par toutes voies pour être ministres, directeurs et que sais-je encore ?

Ou doit-on remonter plus loin dans le temps, en ces moments ou il fallait pourvoir à la succession de Alpha Oumar Konare, ou il a fallu chasser IBK, Président du Parti et Premier ministre en son nom  –  les plus actifs à l’époque sont encore devenus aujourd’hui ses plus “actifs soutiens”. –

Ou encore plus loin, au Congrès de 1994 qui a vu la séparation dans la douleur des camarades d’hier ayant mener la bataille pour la démocratie au coude à coude devenus frères ennemis. Et ceux qui ont quitté le parti sont devenus les opposants les plus virulents et si à l’époque la démocratie malienne n’a pas tourné court c’est simplement que le peuple dans sa maturité a montré son adhésion à la voie initiale, aux valeurs initiales et à refusé d’écouter ceux qui étaient devenus des putschistes.

Camarades, le qui nous a séparés hier et nous empêche de reprendre le droit chemin aujourd’hui c’est le pouvoir et l’argent! Toutes choses dont nous ne disposions pas, que nous cherchions. Mais pas pour eux-mêmes. Pour le pays, son bien-être et sa prospérité! Et le pays nous a fait confiance en son temps, son adhésion était totale.

Et voyez:

Abdramane Baba TOURE, Mohamed Lamine Traore, Dionconda Traore, Mouhamedou Dicko, Prof Ali Diallo, Prof. SALL, Chaka Bagayoko, Docteur Chérif Cisse et autres Madame Sy Kadiatou  Sow pour l’Association Adema;
Alpha Oumar Konare, Prof. Mohamed Lamine Traore, Dioncounda Traore, Mouhamedoun Dicko, Prof. Ali Diallo, Prof. SALL, Docteur Chérif Cisse etc.
Tous sans argent mais plein d’audace, d’engagement et de patriotisme, auréolés d’une longue lutte pour leur pays et ses masses laborieuses. Des hommes et des femmes d’un très haut niveau intellectuel et de grandes qualités morales. Des hommes et des femmes de mission: ils ne se battaient pas pour la place, non, Abdramane Baba n’a pas voulu être Président de l’Adema-PASJ; Ali Diallo ne voulait pas être député,  Issiaka Tembine ne voulait pas être Directeur national de l’Enseignement supérieur. On peut citer les Kalifa Sanogo,  les Drissa Sidibe, les Djime Diawara, les Ngolo DIARRA, la liste est longue, longue, longue, jusqu’à ce monument d’humilité Abdoulaye Barry, de ces hommes et femmes qui avaient tout donné sans calcul et qui n’aspiraient qu’à voir réalisé le projet de société de l’Adema et qui ne rataient aucune occasion pour apporter leur soutien aux camarades en mission! Et c’est cette vision du monde, c’est cette approche de la question patriotique qui a convaincu les maliens de sceller leur sort avec celui de l’Adema!

Camarades,
L’enthousiasme s’est émoussé quand le parti de Abdramane Baba et de Alpha Oumar Konare qui prônait et vivait la solidarité et la justice est devenu peu à peu l’ombre de lui-même. Quand le désir de servir est devenu le désir de se servir; quand nous avons peu à peu abdiqué les valeurs qui nous ont fondés et fondé l’amour des maliens pour nous; quand le paraître à pris le pas sur l’être, quand les contre-valeurs ont chassé les valeurs, notre parti s’est ratatiné comme peau de chagrin. Et de parti majoritaire nous sommes devenu parti dans la majorité, et encore! sur 16 députés qui nous représentent à l’assemblée nationale aujourd’hui, seule notre camarade de Tombouctou à été élue sur une liste purement Adema!

D’où cela vient-il?
La, d’où vient le groupe des Dix,
la, d’où viennent les clans des Lou et des La,
la, d’où vient la rénovation,
la, d’où viennent les commission des bons offices,
la, d’où viennent les cadres qui soutiennent impunément les candidats d’autres partis contre les candidats de notre parti,
la, d’où viennent ceux qui partent et reviennent au parti comme dans une passoire,
la d’où vient qu’on leur confie des responsabilités plus importantes à leur retour après avoir traîné le parti dans la boue! Prime à la migration!
la d’où vient qu’on n’a aucune politique des cadres de notre parti et de notre pays!
la, d’où vient que nous n’avons aucune politique de financement de notre parti, la, d’où vient que nous n’avons aucun esprit d’équipe, bourrés d’esprit de clan, pleins d’égoïsme !
Comment y remédier?
Le peuple nous a indiqué la voie si nous savons lire.
En effet IBK est aujourd’hui Président de la République parce-qu’il a été le Premier ministre de l’ Adema de cette période, ou nous étions encore unis ou pas trop désunis, de cette période ou les ressources humaines dans notre direction étaient de cette qualité intellectuelle, morale et politique qui collait à nos principes et à nos valeurs.
Camarades,
Revenons à nos fondamentaux; remobilisons nos bases sociales, redonnons espoir à notre pays, sa jeunesse et ses femmes!! Telle est ma vision, tel est mon objectif. C’est pour cela que je suis candidat à la présidence de notre parti au congrès prochain.
Allons au Congrès, pas a une foire d’empoigne, pas a une querelle de chiffonniers; allons à un débat militant, franc et sincère. C’est la seule voie pour renouer avec notre peuple et reprendre notre place dans le combat pour la reconstruction de notre pays!
Mon propos, dur, je le conçois,  pourrait heurter; ce n’est pas le but de l’exercice; j’ai voulu que nous regardions la vérité en face pour aller de l’avant sur la voie de notre engagement premier!
Bamako, le 01 mai 2015

Source: autre presse

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