Alors que l’Adema s’est toujours montré réticente face à la transition, faisant notamment partie du regroupement des partis politiques souhaitant la tenue des élections en février 2022, son tout nouveau Président a martelé lors de son investiture le soutien de son organisation à la transition. Mais à quel niveau ? Et dans quel but ?
Depuis le 18 octobre, c’est l’ancien ministre Marimantia Diarra qui est à la tête du parti de l’Abeille. Membre du Conseil national de transition (CNT), il a réitéré « solennellement » le soutien de son parti à celle-ci, qui « doit permettre l’organisation d’élections rigoureusement montées, paisibles, afin que nous puissions retourner dans une vie constitutionnelle normale et régulière ». Le gouvernement organise en décembre prochain les Assises nationales de la refondation, « pour discuter de l’ensemble des préoccupations nationales afin d’impulser une vraie dynamique de changement », selon les mots du Président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Bien que le nouveau chef de l’Adema réaffirme le soutien de son parti aux autorités actuelles, certains membres voient les assises qu’elles veulent organiser comme une « décision unilatérale du Premier ministre, Choguel Kokkala Maïga, qui veut coûte que coûte prolonger la transition ».
Divergences au sein du parti ? « Absolument non ! », rétorque le Secrétaire politique de l’Adema Adama Tiémoko Diarra. Selon lui, le discours n’a pas varié. « Même avec le président sortant, Pr Tiémoko Sangaré, nous avons toujours dit que nous soutenions la transition. Par rapport aux assises, c’est le format dans lequel elles sont définies qui ne nous convient pas. Dire, par exemple, que les conclusions des assises vont s’imposer aux différents candidats aux élections prochaines, comme l’a déclaré le Premier ministre, dans un régime démocratique, ce n’est pas normal ». « Cela ne veut dire à aucun moment que nous nous opposons à la transition », qui doit créer les conditions pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Le principal grain de sable est pour l’Adema le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, accusé de s’adonner à une récupération politique. « Notre combat est un combat politique, parce que nous sentons une récupération politique de la transition par le Chef du gouvernement. En tant que Premier ministre de transition, il doit concerter toutes les forces politiques du Mali sur les axes majeurs, mais il ne le fait pas », regrette le Secrétaire politique de l’Adema.
Aly Asmane Ascofaré
Source : journaldumali