En visite dans notre pays, le directeur des opérations de la Banque mondiale en a fait le constat hier en se rendant sur le chantier. Le haut responsable de l’institution de Bretton Woods s’est assuré aussi que les populations bénéficient effectivement du projet.
Le directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg, est en visite au Mali dans le cadre d’une tournée dans les pays du G5 Sahel, en prélude au sommet de l’organisation sahélienne à Nouakchott en Mauritanie. Il a été reçu hier en audience par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
À sa sortie d’audience, il a indiqué avoir félicité le président Keïta pour les bonnes relations entre l’institution financière et le gouvernement du Mali. Selon lui, les deux partenaires ont réussi à développer, pendant les trois dernières années, un programme d’un montant d’environ 1,2 milliard de dollars (600 milliards de Fcfa). « Je lui ai indiqué que la Banque mondiale a l’intention d’augmenter son programme pour les pays du Sahel pour les trois prochaines années et le Mali va bénéficier de cet effort», a annoncé le directeur général des opérations de la Banque mondiale.
Axel Van Trotsenburg a aussi déclaré avoir abordé avec le président de la République les grands axes d’intervention ainsi que la situation générale et comment la Banque mondiale va continuer à accompagner le Mali. « Nous sommes solidaires du Mali et nous sommes déterminés à rester un partenaire de long terme», a assuré le directeur général des opérations de la Banque mondiale qui s’est dit heureux de la collaboration et du travail des équipes de la Banque avec la partie malienne.
ACTIONS CONCRÈTES- Avant d’être reçu par le chef de l’État, le haut responsable de la Banque mondiale a eu une séance de travail avec le Premier ministre, au cours de laquelle il a fait le point du programme de la Banque mondiale au Mali. Avec le chef du gouvernement, il a été également question de comment traduire l’engagement que la Banque mondiale, dans les prochaines années, en actions concrètes. À cet effet, Axel Van Trotsenburg a dit avoir instruit l’équipe de la Banque au Mali d’entrer en discussions avec le gouvernement pour définir concrètement le programme. Car pour lui, il est important de vite préparer ce programme pour assurer son exécution. « Malgré tous les engagements financiers, ce qui est le plus important, c’est l’effet de ce programme sur la population », a-t-il soutenu.
La visite du directeur général des opérations de la Banque mondiale avait pour but de s’enquérir de l’état d’avancement des travaux du « Projet d’alimentation en eau potable de Bamako à partir de Kabala» financé par la Banque mondiale. Accompagné du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Axel Van Trotsenburg a visité la Société malienne du patrimoine de l’eau potable (Somapep), où se trouve une station d’alerte et de traitement. Après, la délégation s’est rendue à Baco-Djicoroni pour visiter les travaux d’extension des réservoirs. Après s’être entretenu avec les responsables techniques, le directeur des opérations de la Banque mondiale affirmera que ce projet hydraulique couvrira les besoins en eau d’au moins 1,2 million d’habitants dans la capitale malienne. Rappelons que ces fournitures sont faites à des coûts favorables. Un branchement coûtera 20.000 Fcfa, au lieu de 100.000 à 150.000 Fcfa par le passé.
« Faciliter l’accès à l’eau pour les couches pauvres est l’une des missions de la Banque mondiale. C’est pourquoi, nous avons appuyé le gouvernement du Mali avec 1 milliard de dollars. Dans l’avenir, nous allons accroître les programmes pour ce pays, qui est un partenaire de longue date», a expliqué Axel Van Trotsenburg.
Quant à l’état d’avancement des travaux, des sources techniques notent un grand progrès. Une vaste opération de 100.000 branchements sociaux a été lancée. Plus de 46.000 branchements sont en cours. Bientôt, des marchés seront attribués pour les autres branchements restants, apprend-on des mêmes sources. Axel Van Trotsenburg a, pour sa part, souhaité que les travaux soient terminés le plus rapidement possible afin que les connexions avec les familles soient établies.
Ce projet, dont tous les travaux ne sont pas encore terminés, profite déjà à bien des ménages. La délégation est allée vérifier cela auprès de quelques familles. Mamou Traoré, une habitante de Baco-Djicoroni, s’est réjouie du fait que le service de l’eau potable a mis un terme à ses souffrances quotidiennes. « Chaque matin, nous étions obligés de parcourir de longues distances à la recherche du liquide précieux. Il fallait se réveiller à 4 h du matin. Femmes et enfants. Nous devions remplir dix bidons de 20 litres pour toute la famille. Ce n’est plus le cas maintenant. Depuis que j’ai payé 20.000 Fcfa, la Somapep a fait des installations, qui n’ont même pas pris du temps. Et l’eau coule 24/24 chez moi », a-t-elle témoigné.
Même satisfaction chez Youssouf Kouyaté, un autre habitant du quartier. Pour lui, avec ce projet, il y a moins en moins de mésententes au sein des couples. « Les enfants pourront désormais se concentrer sur leurs études au lieu d’errer partout à la recherche de l’eau », s’est-il félicité.
Dieudonné DIAMA
Lassana Nassoko
Source: Journal l’Essor-Mali