Adama Ben Diarra, responsable et porte-parole-parole du “Mouvement on a tout compris”, n répond dans cette rubrique, aux propos ténus par le général français, Jean Bernard Pinétal.
Mali Tribune : Que reprochez-vous au général français Jean Bernard Pinétal ?
A B. D. : Nous reprochons à Jean Bernard des propos haineux tenus contre le Mali. Pour nous, ces propos n’ont fait que dévoiler ce que notre “Mouvement on a tout compris” a toujours dénoncé. L’appel que nous avons toujours lancé en dénonçant que la France n’est pas au Mali pour notre bonheur. La France n’est là que juste pour son propre intérêt. Et son intérêt va toujours à l’encontre du nôtre. Donc bien avant les propos du général, nous, nous avons compris cela. Cette idée de diviser pour régner est un principe de la France envers ses anciennes colonies dont le Mali. Depuis janvier 1957, la France a élaboré une stratégie nommée, Organisation commune des régions sahariennes (OCRS), qui est une tentative de main mise sur le Sahara. Depuis lors, la France a les yeux sur le Sahara composé d’une partie du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina et de l’Algérie, pour des raisons économiques, militaires et autres. Donc pour nous, les propos du général ne sont pas nouveaux. L’ancien ministre français Alain Juppé, avait dit la même chose, l’actuel ministre de la Défense Ledrian aussi l’a dit, j’en passe. Ils soutiennent tous que le Nord doit être donné aux Touaregs et le Centre aux Peulh pour une soi-disant, stabilité du Mali.
Mali Tribune : Qu’envisagez-vous comme actions pour montrer votre hostilité ?
A.B. D. : Nous comptons organiser un grand-meeting, ce 25 mai à l’honneur de la Journée africaine. Nous allons dénoncer les propos et les complots orchestrés contre le Mali et l’Afrique. Ce sera à la Bourse du travail. Après cela, nous poserons d’autres actes plus grands jusqu’à ce que nos revendications aboutissent.
Mali Tribune : l’ambassade de France à Bamako s’est désolidarisée des propos du général Pinétal, qu’en dites-vous ?
A B. D. : Bon pour nous, des simples communiqués ne suffisent plus. Il faut que la France arrête de faire au Mali, ce qu’elle a fait au Rwanda, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Soudan entre autres, en armant et en soutenant les rebellions. Nous voulons des actes concrets de retrait total. Cette désolidarisation de l’ambassade, est un non-événement. Nous voulons l’armée et l’administration malienne, partout au Mali de Kayes à Kidal.
Mali Tribune : En dernier mot, quel appel avez-vous à lancer ?
A. B. D. : Tout ce que notre mouvement demande, c’est que des simples plaintes du poussin n’empêcheront pas l’aigle de le dévorer. Ne cherchons pas la pitié de la France ou une autre prophétie pour nous libérer. Comme le dit notre hymne national, “…Si l’ennemi découvre son front au-dedans ou au dehors, Débout sur les remparts…“, nous devons passer à cette mission générationnelle. Soit on trahit notre mission soit on l’accomplie. La France est là depuis janvier 2013, on avait la moitié du pays, mais aujourd’hui, on n’a plus le 1/5. Debout sur les remparts, seule la lutte libère.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé
Source: Mali Tribune