Les avancées notées dans le dossier scolaire et la nouvelle dynamique diplomatique caractérisée par une offensive diplomatique, indiquent le démarrage sur des chapeaux de roue du gouvernement de mission du Premier ministre Boubou Cissé. Le front sécuritaire préoccupe cependant, et le front social – en attendant la négociation d’un « moratoire dans l’exercice du droit de grève », prévu dans l’accord politique préliminaire à la mise en place du gouvernement de mission – a besoin d’un traitement concerté.
«La situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les touaregs et les peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du Sud». Cette déclaration du Général retraité français Jean Bernard Pinatel, faite sur RFI, a suscité indignation chez les Maliens. Elle traduit ouvertement le vœu secret de voir se réaliser un abject projet sécessionniste, octroyant un statut à l’Azawad contre les principes déclarés des Nations-Unies, et attentatoire à l’unité nationale du Mali. La déclaration a choqué et provoqué un tollé général chez les Maliens, à cause de son impertinence et son inopportunité au moment où le pays cherche à rétablir la paix et la cohésion nationales. En effet, la réaction au vitriol du chef de la diplomatie malienne ne s’est pas fait attendre, après ce propos du Général retraité français Pinatel sur Rfi, relevant que ce dernier n’est pas un connaisseur du Mali et qu’il parlait d’un sujet qu’il ne maitrisait nullement. « …Je crois qu’ il y a beaucoup de faux spécialistes du Mali et du Sahel qui ont multiplié des déclarations ces dernières semaines dans le but évident de préparer l’opinion à la séparation de certaines contrées du Mali en particulier. Ces faux spécialistes ne connaissent pas l’histoire de ce vieux pays, quand ils prétendent que les Arabes et les Touaregs n’accepteront jamais d’être dirigés par les noirs, leurs anciens esclaves du Sud ou que les anciens esclaves du Sud ont un comportement vis à vis des Arabes et des Touaregs, eux ils ne connaissent pas l’histoire de ce vieux pays ». Selon Tiebilé Dramé, les vrais connaisseurs de l’histoire de ce vieux Mali, « les Malianistes » ne parlent pas comme ces pseudos spécialistes du Mali et du Sahel. Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, « la réalité est ailleurs et ensuite, il ne faut pas oublier qu’à Ouagadougou comme à Alger, les acteurs maliens ont apposé leurs signatures sur des principes cardinaux importants, que sont : l’intégrité du territoire nationale, l’unité nationale, la forme laïque et Républicaine de l’État. Et nous travaillons activement à créer les conditions de la participation effective de toutes les communautés du Mali à la gestion de leurs affaires à la libre administration des collectivités, d ailleurs prévue dans notre constitution de 1992 et réaffirmée dans l’accord d ‘Alger de 2015. Cela veut dire que ceux qui veulent préparer l’opinion à l’éclatement du Mali, en vérité perdent leur temps, par ce que les Maliens sont tournés résolument vers le redressement de leur pays, et tous ensemble, ceux du Nord comme ceux du Sud… », a assené le ministre Tiebilé Dramé à la satisfaction générale des Maliens qui sont très choqués par le propos du Général Pinatel.
A travers cette réaction rapide, le ministre malien s’est attiré l’admiration de ses compatriotes au moment où le pays a besoin d’une union sacrée autour du Mali. Ce point positif s’ajoute à celui noté lors de la rencontre entre les ministres des Affaires Étrangères et de la Défense de l’Union Européenne avec leurs Homologues des pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), le mardi 14 mai 2019 à Bruxelles en Belgique. A cette occasion, le ministre malien des Affaires étrangères avait exprimé le besoin d’une « … mobilisation internationale concrète, d’une coalition internationale … » pour le retour de la paix et la sécurité au Mali. A cette occasion, européens et africains « partagent une évidente inquiétude et jugent que c’est bien une course contre la montre qui est engagée pour tenter de sécuriser le Sahel alors que les activités de groupes djihadistes s’y multiplient », comme écrit par Le monde.fr. Une semaine après la rencontre de Bruxelles, le Général Pinatel s’est planté, tentant de ramer à contre-courant de l’histoire, ignorant la réalité malienne et africaine.
Par ailleurs le gouvernement de mission, dans sa lancée actuelle, a des atouts pour sauver l’année 2018-2019 et les questions liées à l’édification d’une éducation de qualité au Mali. Ainsi la reprise des cours le lundi 20 mai 2019 conformément à l’Accord signé entre le gouvernement et les syndicats d’enseignant le 18 mai 2019, est effective. Les dates officielles des examens de la session 2019 ne sont pas encore fixées, mais le seront dès la semaine prochaine, après une rencontre des directeurs d’académie à Bamako, lundi et mardi prochains. Cette rencontre vise à élaborer un plan d’action à partir de l’état d’avancement du programme, qui peut nécessiter une prorogation et une intensification des matières d’examen. A cette rencontre seront associés les syndicats d’enseignants et les parents d’élèves.
En outre, la visite de travail effectuée en début de semaine par le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé aux Émirats arabes unis aura été un franc succès. Aux termes de sa visite aux Emirats arabes unis, le Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a annoncé que ce pays frère et ami va bientôt doter les Forces armées maliennes de véhicules blindés pour renforcer la protection des soldats engagés dans des opérations de lutte contre le terrorisme. Il a souligné «cette visite aux Emirats arabes unis a été très positive sur les plans sécuritaire, économique et social, et surtout sur le plan du renforcement des relations bilatérales ».
B. Daou
Source: Le Républicain