Des crapules auraient pris l’Etat malien en otage qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Depuis un mois, jour et nuit, à vue d’œil, s’élèvent gaillardement dans les airs des immeubles appartenant pour la plupart à des conseillers municipaux de la mairie de la Commune I du District de Bamako. Non seulement ces constructions sont insolemment bâties sur l’emprise des rails de Dakar-Bamako Ferroviaire, elles obstruent les servitudes légalement dévolues aux concessions voisines.
Il y a un peu plus d’un mois, « Le Challenger » et d’autres journaux de la place ont vu sur le terrain une mission mixte de la Direction nationale de l’urbanisme et de la Direction régionale du District (composée de plusieurs fonctionnaires). Munis d’appareils-photo et de calepins, ils étaient manifestement en train de faire le constat. Le jour même, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat effectuait une visite en Commune IV du District au flanc de la colline de Lafiabougou et Bougoudani.A l’issue de laquelle visite, on se rappelle, le ministre Mohamed Sidibé a annoncé la destruction prochaine de toutes les constructions illicites situées sur l’emprise prévue pour la construction du chemin de fer qui doit relier Bamako à Conakry. Toutes les constructions illicites seraient détruites, avait-il ajouté.
Deux jours après, son collègue en charge des Transports s’était rendu sur l’emprise des rails située entre Quinzabougou et Korofina. Il avait fait le constat que les rails avaient disparu sur cette emprise désormais jonchée d’immeubles. Le ministre Coulibaly Zoumana Mory avait solennellement annoncé que toutes les constructions illicites sur l’emprise des rails entre Bamako et Koulikoro seraient détruites afin que le train puisse à nouveau siffler.
Cependant aucune disposition pour faire arrêter les chantiers de l’emprise vers l’ACI-Sotuba n’est prise par les autorités compétentes. La preuve lorsque ce mercredi 12 décembre, « Le Challenger » est revenu sur le site concerné (du Carrefour du 3ème pont à l’est sur près de 150 mètres à l’ouest), le constat est alarmant : les travaux sur cette emprise des rails continuent de plus bel. Outre que le fait ces spéculations scandaleuses sont signés des prédateurs sans foi ni loi, on apprend que plusieurs de ces parcelles illicites appartiennent aux princes du jour ?
Il est impensable en effet de voir de simples citoyens se mettre au-dessus de la loi jusqu’à ôter les rails pour construire. Mais que ne verrait-on par les temps qui courent, ici-bas au Mali? Et jusqu’à quand ?
Gaoussou Madani Traoré
Source: lechallenger