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Achat de l’avion présidentiel, des équipements militaires et audits du Fmi, de la Cour des comptes et du Bvg : Mais où est donc passé le ministre justicier Bathily?

Les audits du Fonds monétaire international, de la Section des comptes de la Cour suprême et  du  Bureau du vérificateur général sur l’achat de l’avion présidentiel et les équipements militaires  ont révélé des irrégularités et une flagrante  violation des textes en vigueur. Depuis la publication de ces documents, on note le mutisme de certains ministres  pourtant  connus pour leur prolixité. Parmi eux,  le ministre de la Justice Mohamed Ali  Bathily.

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e mémoire des Maliens, il n’y a jamais eu un scandale financier aussi énorme  que celui de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements pour l’armée. Ce scandale, qui a détérioré les rapports entre le FMI et notre pays au point que l’institution de Bretton Woods lui a coupé les vivres et a demandé des comptes au gouvernement, survient dans un contexte où le président de la République a décrété 2014  « année de lutte contre la corruption « . Pour joindre l’acte à la parole, il a dû élever le ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily au rang de numéro deux du gouvernement.  Ce dernier n’a pas manqué une seule occasion pour dénoncer la corruption et l’impunité.

Des enquêtes ont été diligentées, des hommes d’affaires et des fonctionnaires ont été placés en détention, la justice elle-même n’a pas échappé au coup de balai du Garde des Sceaux. Plusieurs juges considérés comme corrompus ont été suspendus et incarcérés. « Personne n’est au-dessus de la loi », martèlent sans cesse IBK et son ministre de la Justice. C’est dans le même sillage que les députés ont adopté, en mai dernier, un projet de loi sur l’enrichissement illicite. L’objectif proclamé est de renforcer l’arsenal de la lutte contre la délinquance financière.  A cela, il faut ajouter les sorties spectaculaires et populistes du ministre Mohamed Ali Bathily, qui cherche manifestement à se faire passer pour l’avocat défenseur des faibles et des opprimés contre les riches confondus aux méchants et aux oppesseurs. Ce qui lui a valu d’être considéré comme un Zorro des temps modernes.

Cependant,  depuis la publication des rapports d’audits susmentionnés, nous assistons à un silence radio du Garde des Sceaux. Une attitude qui a surpris plusieurs observateurs de la scène politique malienne. On se rappelle les accusations du ministre à Paris contre le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Devant la diaspora malienne, Mohamed Al Bathily a déclaré que Soumaïla Cissé a détourné une vingtaine de milliards F CFA lorsqu’il était ministre des Finances. Ce n’est pas tout. Le ministre de la Justice a fait arrêter un huissier dans l’affaire dite des déguerpis de Kalabambougou en exhibant sa victime à la télé et en tenant des propos humiliants à son égard et à l’égard de toute la famille judiciaire. Il a réchauffé le dossier de la dame Maro  Coulibaly contre l’élu de Yélimané, Mamadou Hawa Gassama, une affaire vieille de plus de dix ans. On se rappelle  aussi des instructions  qu’il a données  au parquet pour remettre en prison le maire du district, Adama Sangaré, en dépit du retrait de la plainte de la victime. Où est passé ce ministre qui ne ratait aucune occasion pour jeter l’opprobre sur la justice malienne de ces 20 dernières années ?  Quid des différentes arrestations, accusations ou dénigrements contre plusieurs responsables? Ces arrestations relèvent-elles d’un esprit de revanche ou d’une volonté réelle de redresser la justice malienne qui a fortement  besoin d’une chirurgie?

Si ces actions ne sont pas un élan de vengeance, l’occasion a été donnée au ministre par la Cour suprême et le Bureau du vérificateur général de mettre en branle l’arsenal judiciaire pour mettre les personnes mises en cause à la disposition de la justice.

L’opinion attend de Mohamed Aly Bathily des éclairages sur les raisons du clash entre le Mali et ses bailleurs. Ce qui ne va pas sans situer les responsabilités et mettre à  la disposition de la justice les auteurs et leurs complices. Au lieu de cela, le ministre justicier se tait. Et se cache.

Moussa SIDIBE

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