Les rebelles indépendantistes du nord-Mali et les combattants pro-Bamako se sont retirés du comité de suivi des Accords d’Alger, censés ramener la paix dans le pays. Face à cet enlisement, les médiateurs dans la crise veulent désormais discuter directement avec les chefs rebelles au lieu de leurs représentants; un nouveau tournant dans le processus de pacification du Mali.

Eviter tout éventuel quiproquo, c’est ce qui motive désormais les médiateurs dans la crise au nord-Mali.  Et pour cause, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et le groupe de la Plateforme pro-gouvernementale ont tour à tour claqué la porte des discussions lors du comité de suivi de l’accord de paix, suite à des malentendus.  Un dialogue de sourds s’est donc engagé entre ces signataires des Accords avec le gouvernement malien en mai et juin 2015 à Alger. Par conséquent,  « les décisions sont prises sans consultation et l’accord n’avance pas », selon Ahmed Boutache, président du comité de suivi et chef de file de la médiation internationale.

Pendant ce temps, les populations du nord et du centre du pays vivent au rythme des rapts, attentats-suicides et autres attaques, sans que les responsabilités ne soient situées. Face à cet enlisement, M. Boutache, très déçu de la situation, compte changer de stratégies. Une réunion ministérielle « de haut niveau » est alors envisagée dans les prochaines semaines. A cette réunion perçue comme décisive, seront présents les dirigeants politico-militaires des groupes rebelles, contrairement aux autres réunions où ils étaient représentés.

Cette démarche d’Ahmed Boutache vise à désensabler le processus  de paix au nord-Mali. « Je présiderai personnellement ce groupe de travail et croyez-moi, si j’ai décidé de m’engager dans cette opération, ce n’est pas pour qu’elle soit couronnée par un échec. », at-il confié à RFI.

D’ores et déjà, les groupes rebelles donnent leur accord à la tenue de la réunion. La coordination des mouvements de l’Azawad est favorable à la réunion, dont elle a même formulé la demande. Même si la Plateforme des combattants pro-Bamako estime ne pas être à l’origine de l’initiative de la rencontre, elle a confirmé sa présence par le biais de Habala Ag Hamazata, l’un de ses porte-paroles.

Cet écho favorable augure d’une sortie prochaine de la crise politico-sécuritaire au centre et au nord du Mali depuis 2012.

Source : beninmondeinfos