Au Mali, un nouvel accord de paix a été signé jeudi 25 février à Koro, dans le centre du pays. Il concerne les communautés peuls et dogons sous le patronage des communautés mossi et samogo.
Les seize communes du cercle de Koro sont représentées, notamment grâce à la médiation de l’ONG Centre pour le dialogue humanitaire. Plus de 300 leaders communautaires se sont engagés entre autres à déposer les armes et permettre le retour des déplacés. C’est le quatrième accord de paix signé dans cette partie du Mali mais c’est la première fois que l’état malien était représenté.
La présence de l’administration malienne auprès des communautés peuls et dogons, par l’intermédiaire du chef de cabinet du ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion, a été saluée par les deux camps. Pour Souleymane Barry, chef du village de Diankabou, sa présence est même indispensable :
« En l’absence de l’État, chacun cherche à se venger à se rendre justice à lui seul ; mais avec l’État, chacun sait que s’il fait quelque chose d’anormal, l’État est là et va s’en charger. C’est pourquoi nous sommes très contents du retour de l’État, de l’administration. »
Mais le retour de l’administration malienne dans les négociations ne doit pas s’arrêter là pour les principaux acteurs. Maintenant que la paix est signée entre les communautés, il faut négocier avec les groupes armés, qui n’ont pas paraphés l’accord. Amadou Ongoiba, le président des chasseurs Dozo de Dana Amassagoun fait partie de ces groupes mais il s’est investi personnellement dans les négociations et était présent au moment de la signature :
« À l’endroit de l’État, il faut vraiment qu’il approche le chef d’état-major de Dana Amassagou, il faut qu’il approche les milices peuls, il faut que ceux qui prennent les armes s’asseyent et parlent. »
Parmi ces groupes armés, deux sont particulièrement montrés du doigt pour des violences ces dernières années : la Katiba Macina d’Amadou Kouffa, et les chasseurs de Dana Amassagou de Youssouf Toloba.
RFI