Au cours d’une conférence de presse organisée le 15 janvier 2014, le Directoire du Mouvement patriotique du 22 mars (MP 22) a invité IBK, Président de la République du Mali, à ne pas signer l’accord de défense avec la France.
« IBK ne doit pas signer l’accord de défense avec la France ». Tel est l’intitulé de la déclaration liminaire lue par Mohamed Tabouré, secrétaire à la communication du MP22. Selon Mohamed Tabouré, IBK planifie en cachette de signer à Bamako un accord de coopération de défense entre le Mali et la France le 20 janvier 2014. « Le MP22 croit de son devoir d’alerter tous les patriotes maliens sur le peu que l’on sait de cet accord », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que Jean Yves Le Drian, ministre français, le 31 décembre 2013, a levé un coin du voile à ce sujet. Selon Tabouré, ce dernier aurait dit : « La relation de défense de la France et du Mali est appelée à se pérenniser. L’objectif commun de la lutte contre le terrorisme sera inscrit dans cet accord ». Avant de rappeler qu’au nom de la lutte contre le terrorisme et de prétendus succès de l’opération Serval, le ministre français annonce que ce nouvel accord franco-malien : « ira au-delà d’une simple coopération de défense classique et que Serval servira de force de réaction rapide pour l’armée malienne ». Au nom du MP22, Tabouré voudrait savoir celui qui a demandé ça à la France et celui qui a autorisé IBK à signer un tel document. Prenant le ministre français au mot, Tabouré dira que la France veut faire main basse sur la base militaire stratégique de Tessalit car il est dit que Serval « se concentrera sur Tessalit, dans le Nord, point stratégique à proximité de l’Algérie, ainsi que sur Gao, où stationnent quatorze cents soldats, dans une moindre mesure, Bamako ».
Mohamed Tabouré a dénoncé le fait que l’armée malienne est théoriquement et pratiquement interdite à Kidal où stationnent 1200 tchadiens, au moment où Bamako aurait promis des policiers et gendarmes et ses soldats devaient se redéployer ailleurs dans le pays. Tabouré dira que les révélations précisent en outre « Paris agira selon ses besoins. S’il s’agit officiellement de mieux échanger le renseignement, cela n’ira pas jusqu’à informer au préalable les autorités maliennes des actions entreprises ». Tabouré et le MP22 en déduit que l’armée malienne ou ce qu’il en reste, devra rester confinée au sol et partager ce terrain avec des dizaines de « points d’appui français » tandis que la France garde le monopole de l’air avec sa flotte d’hélicoptères et le monopole des aéroports militaires. Pire Tabouré dira que le ministre français a indiqué que dans une quinzaine de jours, Serval rétrocédera aux autorités nationales la partie civile de l’aéroport de Gao. Selon Tabouré et le MP22, l’accord du 20 janvier « va donc conférer une base juridique légale à l’occupation pérenne, c’est-à-dire éternelle du Mali par des troupiers français dont le nombre, les mouvements et les objectifs de lutte resteront secret pour le gouvernement malien à plus forte raison pour le peuple et varieront selon la seule volonté de l’Elysée ». Avant de dire « une telle recolonisation déjà mise en œuvre au nord est totalement inacceptable ». En ce qui concerne la date du 20 janvier 2014, il dira qu’il témoigne enfin d’une insulte suprême aux idéaux patriotiques d’indépendance et de souveraineté nationale qui font la fierté des maliens. « La France n’a jamais digéré l’évacuation des troupes coloniales françaises le 20 janvier 1961 opérée sous la direction de Modibo Keita », a-t-il conclu.
Assane Koné
SOURCE: Le Républicain