Le Front du Refus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, Dugu tji sèbin, a condamné les propos tenus par le nouveau président du Niger, Mohamed Bazoum, lors de son discours d’investiture. « Notre agenda diplomatique sera centré sur le Mali. Nous devons aider les maliens à s’entendre, à mettre en œuvre l’accord d’Alger, à dépasser l’accord, à reconstituer pleinement leur état en vue de lutter efficacement contre le terrorisme », avait déclaré à cette occasion, le président nigérian. Ci-dessous, l’intégralité du communiqué du FRAA.
Communiqué
Certains pays, soi-disant « amis du Mali », cherchent à focaliser l’attention sur le terrorisme et les groupes autoproclamés djihadistes qu’ils ont créé eux-mêmes pour installer, sciemment, un climat d’insécurité indispensable à leur présence prolongée au Mali. En réalité, ils veulent légitimer et imposer au peuple malien un Accord “dit” pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Un accord inique et illégitime, un accord de partition du Mali qui défend plus leurs intérêts et ceux des rebelles, que ceux du Mali. Un accord qui installe la domination d’une minorité ethnique et féodale qui ne représente qu’elle-même, prête à tout pour conserver un pouvoir moyenâgeux, remis en cause par la majorité des populations des régions du Nord. Un accord qui impose la volonté de quelques-uns, sans passer par les urnes, à une majorité qui n’acceptera jamais l’esclavage. Un accord qui aboutira à la guerre civile qui embrasera toute la région.
Les propos du nouveau président du Niger portent atteinte à la souveraineté du Mali et mettent en cause son impartialité dans la gestion de l’Accord d’Alger. Cela constitue une raison suffisante pour que le gouvernement malien, récuse la présence de ce pays parmi l’équipe de la médiation. En faisant allégeance aux rebelles et terroristes et à leurs parrains tapis dans l’ombre pour la partition du Mali, le président de la république du Niger, M. Mohamed Bazoum, vient de se disqualifier comme partenaire ayant à cœur les intérêts du Mali et ceux de la sous-région.
Le FRAA exige donc aux autorités de la Transition de prendre leur responsabilité en condamnant sans nuance les insultes et humiliations incessantes proférées par des représentants de pays étrangers à l’encontre du Mali.
Le FRAA engage toutes les Forces vives de la nation, la classe politique, la société civile, tous les maliens de l’intérieur et de la diaspora à s’unir pour protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali.
Fait à Bamako, le 08 avril 2021