Issa Abdoulaye Saya, transporteur sur les axes reliant Kayes aux villes de l’intérieur de la région avait été trouvé en règle après le contrôle des pièces de son véhicule le mardi 4 août dernier, au poste d’Aourou par AlmoustakNeka, le gendarme de service. Pourtant, il exigea du transporteur de lui acheter deux bouteilles de bière faute de quoi, il ne bouge pas. En représailles contre ce dernier qui a refusé d’obtempérer, le gendarme lui administra un coup de crosse de fusil dans la figure avant d’ouvrir le feu entre ses jambes.
Un bain de sang a été évité de justesse le mardi 4 août courant au poste de contrôle de la gendarmerie d’Aourou, dans le cercle de Kayes. La foule remontée contre cet intégré dans le corps des gendarmes qui venait de faire montre d’un abus d’autorité caractérisé aux dépens d’un transporteur, voulut lui régler son compte. Or, l’indélicat gendarme à la gâchette facile était sur la défensive, arme chargée et gaz asphyxiant au poing. Il fallut recourir à la sagesse de M. Baïdy Maïga, président du syndicat des transporteurs routiers urbains et inter urbains (SYNTRUI) pour éviter le pire.
Comment est-on arrivé là ? Quand Issa Abdoulaye Saya arrivait au poste de contrôle, il avait hâte de faire sa prière de 16H. Il stationna aussitôt pour exécuter cette formalité. Quand il termina, il se prêta ensuite au contrôle de routine du gendarme Almoustrak Neka de la Brigade territoriale de Kayes, de service ce jour au poste. Toutes ses pièces étaient en règle. Il n’empêche, Issa Abdoulaye a versé dans la caisse « noire », 2000FCFA. Il ya comme une sorte de cousinage à plaisanterie entre transporteurs et agents routiers qui entretient cette petite mais ô combien coûteuse corruption. Ceci fait, il démarra sa voiture et voulut poursuivre son chemin. Mais voilà que le gendarme s’interpose.
Il exige que le transporteur lui achète en plus, deux bouteilles de bière, faute de quoi il ne bouge pas. Ce dernier se met en boule et refuse de s’exécuter. Ceci était suffisant pour mettre sur les nerfs à son tour, le gendarme. Il dégaina un flacon de gaz asphyxiant à sa ceinture pour gazer le pauvre. Ce dernier descend de sa voiture, sans doute dans l’intention de se défendre. C’est alors qu’Almoustrak Neka lui a administré un coup de crosse de son arme dans la figure (lire photo). Ce n’est pas tout. Il appuie sur la gâchette et tire entre les jambes de son adversaire, sans l’atteindre. Celui-ci panique, croyant qu’il l’a fusillé, mais qu’il l’a raté. Il crie de toutes ses forces pour attirer la foule qui afflue et menace de lyncher le gendarme, lequel est resté menaçant avec ses armes en main. Ce fut un véritable tohu bohu. Certains transporteurs ont appelé à la cessation immédiate de travail. Fort heureusement, Baïdy Maïga, le président du Syntrui a de l’esprit. Il a calmé ses hommes et fit appel au patron du gendarme rebelle.
Celui-ci dépêcha des gendarmes au poste pour désarmer son élément en mal d’alcool et le conduire à la gendarmerie. L’on ignore la suite, les gendarmes refusant de communiquer sur le sujet. Il y a une foule de délinquants cachés derrière la tenue qui se croient au dessus de la loi.
source: autre presse