Lors du dernier Conseil des Ministres, tenu sous la présidence de Son Excellence le président de la transition, le colonel Assimi Goita, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, a annoncé l’abrogation de deux décrets cruciaux. Ces décrets, n°2019-0184/P-RM du 5 mars 2019 et n°2019-0874/P-RM du 30 octobre 2019, établissaient les critères d’intégration et les modalités d’attribution de grades, de fonctions de commandement et de reclassement des ex-combattants des mouvements signataires dans les corps constitués de l’État, y compris les Forces Armées et de Sécurité.
Cette décision s’inscrit dans la suite logique des mesures adoptées par le Gouvernement après la décision de mettre fin à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Parmi ces mesures, on note la cessation de mission de tous les organes chargés de la mise en œuvre de l’Accord sous la tutelle de la Médiation internationale et la relecture des textes fondateurs des structures gouvernementales pour recentrer leurs missions.
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L’abrogation des décrets de 2019 vise à permettre au Gouvernement de conduire souverainement le processus de paix, en alignement avec les recommandations issues du Dialogue inter-malien. Cette décision marque une étape clé dans la réorientation des efforts de réconciliation et de paix au Mali, en recentrant les responsabilités et en affirmant la volonté de souveraineté nationale dans la gestion des affaires internes.
Le colonel-major Ismaël Wagué a souligné l’importance de cette décision pour renforcer la cohésion nationale et la paix durable. En abrogeant ces décrets, le Gouvernement entend redéfinir et reprendre en main les modalités d’intégration des ex-combattants, en assurant que les critères et procédures soient en phase avec les aspirations nationales et les besoins de sécurité du pays.
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Cette abrogation intervient dans un contexte de révision globale des mécanismes de paix, afin de les adapter aux réalités actuelles du Mali et de garantir une gestion plus autonome et efficace du processus de réconciliation. Les autorités maliennes réaffirment ainsi leur engagement à construire une paix durable et à renforcer l’unité nationale, tout en répondant aux défis sécuritaires et politiques de manière souveraine et indépendante.
La fin de l’Accord d’Alger et les mesures qui en découlent marquent un tournant dans la politique de réconciliation du Mali, avec une volonté claire de recentrer les efforts sur les priorités nationales et de répondre de manière adéquate aux aspirations du peuple malien.
Source: Bamada.net