Lorsque les participants aux Assises nationales de la refondation (ANR) ont demandé une relecture de l’Accord d’Alger dit de paix, vu la réaction du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, clamant haut et fort pour une application intelligente de l’Accord, nous avons applaudi. Mais voilà quelques mois après, le chef de la transition et son gouvernement décident d’intégrer 26 000 ex-combattants dans l’armée et dans l’administration publique. De quoi faire révolter?
Depuis l’indépendance, notre pays a connu quatre (04) rebellions armées dans le nord: 1962-1963, 1990-1992, 2006, 2012-2013 qui ont donné lieu à une série d’accords de paix. Pour certains, la répétition de ces rebellions serait due à la mauvaise application desdits accords. Pour d’autres, il convient de rechercher les causes ailleurs. Elles ont plusieurs origines: d’abord dans les divers avantages accordés aux groupes rebelles qui encouragent à reprendre les armes régulièrement.
De manière générale, toute prime à la violence ou à la rébellion devrait être évitée, car elle présente deux (02) inconvénients: encouragement pour l’avenir à recourir de nouveau à la violence sous prétexte répété que les accords précédents n’auraient pas été appliqués de manière satisfaisante et une frustration pour les communautés ou collectivités qui n’ont pas l’initiative de recourir à la violence. Dans d’autres pays africains, les accords signés entre le gouvernement et des rebellions en Côte d’Ivoire (Linas-Marcoussis), signés en 2003, en République démocratique du Congo (RDC), les accords signés à Sun City, en 2002, ceux de Goma, en 2009 et de 2013 d’Addis-Abeba, se sont révélés problématiques.
Source : L’Inter De Bamako