« ATT est une leçon et ne pouvait, sans surprise, mourir que d’un problème cardiaque. J’ai tiré la leçon que c’est un véritable danger de vouloir faire plaisir à tout le monde », exprime le président de l’ADEPM.
Pour lui, le défunt était un patriote, un bâtisseur et un président de la République qui a su travailler pour son peuple, en évitant le malheur pour son pays. « Comme un film, je me rappelle toutes les tentatives, les tracasseries et les belles paroles lui demandant de démissionner et de se présenter aux élections présidentielles de 2002.Je me rappelle des rencontres avec les barons de beaucoup de partis politiques notamment ceux du parti ADEMA pour lui supplier de se présenter, parce qu’il était la seule personne qui pouvait sauver le Mali », a-t-il évoqué. Comme tout homme politique, Aboubacar Sidick Fomba reconnait que l’ex-président a commis des « erreurs » qui sont à pardonner. « Les prédateurs politiques qui ont créé le clientélisme politique ont pu ramener ATT sur leur chemin, et l’ont séparé de ses fidèles soldats qui se sont sacrifiés pour son élection. Ils l’ont petit à petit écarté de tout le monde, et ATT s’est finalement retrouvé seul dans la gueule des loups, et on a assisté à un Etat criminalisé », a-t-il soutenu. Ceux qui, selon lui, ont accompagné ATT dans la gestion du pouvoir et qui ont tout bénéficié l’ont également trahi.
Le mépris, dit-il, a été la démission d’ATT transformant le coup d’État militaire en mutinerie pour faciliter l’accession d’un baron de ces prédateurs politiques à assurer l’intérim de la Présidence de la République du Mali. Et ces mêmes militaires ont fait 7 ans en prison pour des motifs que tout le monde connait, explique M.Fomba. Le président de l’ADEPM dit avoir pris bonne note sur le parcours de cet homme (ATT) qui lui a permis de discerner pas mal de choses sur le paysage politique. « Grâce à ATT, j’ai pu faire la différence entre les sangsues politiques, les grands opportunistes de dernière minute et les vrais hommes intègres du Mali », ajoutera-t-il.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays- Mali