Six (6) tonnes de Cannabis, cinq (5) tonnes des produits pharmaceutiques, 2,493 kg de cocaïne, 106 doses de Crack, 81 doses de Off, plus de 5 000 comprimés de Tramadol et des quantités importantes de Cigarettes et d’Alcool avarié ont été incendiés par l’Office central des stupéfiants du Mali. Des produits saisis en grande partie, par la cellule aéroportuaire de l’OCS, les antennes OCS de Bamako, la brigade des stupéfiants de la police nationale, la brigade territoriale de gendarmerie de Kati, ainsi que la Minusma de Kidal.
Pour le directeur de l’OCS, le magistrat colonel Adama Tounkara, ces produits saisis font plus de 430 millions de francs CFA pour le Cannabis et près d’un milliard 200 millions pour les produits pharmaceutiques, selon l’estimation donnée par l’ordre des pharmaciens du Mali.
Selon le directeur, le phénomène de la drogue prend de plus en plus une proportion inquiétante au Mali. A l’en croire, cette saisine ne représente qu’une infime partie de ce qui circule au Mali.
Par ailleurs, Tounkara a fait savoir que l’incinération est une opportunité de sensibiliser ceux qui doutent encore de la volonté politique de lutter efficacement contre ce fléau : « Beaucoup pensent que les produits qui sont saisis par nos unités soient recyclés. C’est pourquoi nous avons institué cette activité de façon annuelle afin de faire comprendre à nos concitoyens que la lutte contre la drogue est une réalité » a-t-il indiqué.
Concernant l’activité en question, le directeur général de l’OCS a indiqué qu’elle se fait avec les moyens de bord. Il y a un fort besoin d’un site moderne d’incinération, a-t-il indiqué avant d’ajouter que ce sont des produits nocifs dont l’incinération produit des fumées, des déchets, sans compter le risque sur l’environnement et les populations environnantes.
Donc une occasion pour lui, de reformuler ce besoin de nouveau site d’incinération : « un site approprié, moderne pour pouvoir procéder à la destruction de ces produits », a-t-il indiqué.
Pour le substitut du procureur près le tribunal de grande instance de la commune VI du district de Bamako, Ibrahim Ablaye Sissoko, les stupéfiants sont les seuls produits dont la production, la commercialisation et la consommation sont formellement interdites sur la base de la loi n° 01 078 du 10 juillet 2001, dans ses articles 99, 138.
A ses dires, lorsque les individus sont interpelés avec suffisamment de preuves, ils sont immédiatement placés sous mandat de dépôt : « la justice est intraitable par rapport à ce fléau qui prend des dimensions inquiétantes au Mali ».
Sur ce point, le magistrat a été formel : « il n’y a pas d’intouchable en la matière », « les sanctions vont d’un an à cinq ans de prison ferme », a-t-il ajouté.
De son côté, le président de l’association malienne de lutte contre la drogue, le terrorisme et la traite humaine, M. Mamadou Yattassaye, représentant de la société civile, a invité les autorités du pays à déclarer une guerre ouverte contre les trafiquants de drogue.
Selon lui, les trafiquants de drogue ont un lien connexe avec la criminalité en général, et le terrorisme et la traite des personnes en particulier.
Il estime par ailleurs qu’il est indispensable de dissocier le trafiquant à un consommateur de drogue, car, selon lui, les consommateurs sont des personnes malades de toute autre Maladie.
Certes, il est d’avis de punir sévèrement les trafiquants de drogue, mais concernant les consommateurs, il conseille de les envoyer dans des centres de prise en charge pour consommateurs de drogue.
Une occasion pour lui donc, de solliciter auprès des autorités, de la création de ce type de centre qui n’existe pas encore au Mali.
Pour sa part, le maire de la commune rurale de Dio Gare, M. Kané a indiqué que le combat contre la drogue se gagne en synergie avec l’accompagnement de la population. C’est pourquoi, tout en invitant le soutien de la population à aux forces de sécurité, il a présenté sa disponibilité et celle de sa commune pour la réussite de ce combat contre ce fléau.
Issa Djiguiba
Source: Le Pays- Mali