Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré que certains soldats protestataires voulaient l’éliminer.
Lors des évènements, il a désamorcé la crise en ordonnant aux soldats de faire des pompes : un exercice auquel il a lui-même participé.
M. Abiy et les soldats ont été vus en train de rire, mais il a indiqué au Parlement qu'”à l’intérieur j’étais très malheureux”.
Au cours des six derniers mois, le Premier ministre éthiopien a fait d’importantes réformes prenant le soin de préciser que certains militaires voulaient les faire dérailler.
“La marche de certains membres de l’armée vers le Palais national [le bureau du Premier ministre] était non seulement illégale, mais aussi très dangereuse, car l’intention était d’annuler les réformes en cours”, a déclaré M. Abiy aux députés lors d’une séance de questions-réponses.
“Pendant ce temps, une fois la situation maîtrisée, on a entendu des militaires affirmer : “Il s’est échappé avant qu’on puisse le tuer.”
Situation alarmante
Le 10 octobre, plusieurs centaines de soldats protestataires, certains armés, sont allés voir le Premier ministre – apparemment pour demander une augmentation de salaire.
La situation a déclenché l’alarme, entraînant des fermetures de routes dans la région et la coupure d’Internet pendant des heures.
S’adressant aux parlementaires jeudi, M. Abiy a déclaré que sans l’ordre de faire les pompes, “toute la situation aurait dégénéré…”.
“Certaines personnes voient ces pompes que nous avons faites comme étant un exercice très décontractées. Mais, nous l’avons utilisé pour pacifier la situation”.
“Dans l’armée, les pompes, l’exercice ou le fait de parler fort sont des mesures utilisées pour répondre à des doléances ou des émotions.”
Depuis son arrivée au pouvoir en avril, M. Abiy a apporté des changements spectaculaires, notamment la libération de milliers de prisonniers politiques, la levée de l’interdiction de certains groupes illégaux et l’instauration d’un processus de la paix avec l’Erythrée, pays ennemi de longue date.
Le mois dernier, les procureurs éthiopiens ont inculpé cinq suspects de terrorisme pour avoir tenté de tuer M. Abiy lors d’une attaque à la grenade au cours d’un rassemblement en juin.
Il s’en est tiré indemne et a décrit l’attaque à l’époque comme une “tentative infructueuse des forces qui ne veulent pas voir l’Éthiopie unie”.
BBC Afrique