Pour sa première sortie, le nouveau chef du gouvernement a rassuré. Après avoir demandé une trêve aux syndicats en grève, il s’est enquit des conditions des malades admis dans les hôpitaux publics. La nouvelle de la nomination de “l’enfant de Gao” en qualité de Premier ministre est tombée le samedi dernier. Ses anciens collaborateurs assurent qu’il aime à relever les défis.
La nomination d’Abdoulaye Idrissa Maïga en qualité de Premier ministre n’est pas une surprise pour ceux qui connaissent ses valeurs intrinsèques, ses relations avec le chef de l’Etat et son appartenance au parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM).
Certes, la nomination d’Abdoulaye Idrissa Maïga intervient dans un contexte où le front social est en ébullition ou l’insécurité règne sur l’ensemble du territoire national. Pis, AIM, arrive à un moment où la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation butte à d’énormes difficultés et le projet de la révision constitutionnelle qui est sur la table de l’Assemblée nationale, mais, globalement, l’homme, assurent ceux qui l’ont côtoyé, aime relever les grands défis.
Premier pari gagné pour M. Maiga sera d’obtenir le plus rapidement possible la trêve qu’il a demandée à sa prise de fonction. Une trêve réclamée aux syndicats de la santé qui observent depuis plus d’un mois une grève illimitée et ceux de l’éducation qui paralyse l’espace scolaire national.
Pour bon nombre d’observateurs, cette main tendue aux syndicats et la visite qu’il a aussitôt effectuée dans des hôpitaux quelques heures après sa prise de fonction est un signal fort pour apaiser le climat social tendu ces dernières semaines. Sur la question, le nouveau Premier ministre bénéficie déjà d’un avantage, son prédécesseur avait pris langue avec les syndicats.
Il reste tout de même pour l’enfant de la Cité des Askia de capitaliser la somme de confiance et de contact dont il dispose pour mettre fin à un mouvement de grève illimitée désastreuse. Doté d’un préjugé favorable, d’homme de parole, M. Maïga porte en lui tout un espoir de résolution rapide de cette crise.
Abdoul Latif