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Abdoul Wahab DIAKITE de l’ASCOMA: ‘’c’est un faux problème créé par les boulangers’’

Avoir une baguette de pain était un véritable casse-tête hier mardi à Bamako avec la grève de certaines boulangeries et la fermeture de celles par le gouvernement pour refus de respecter les consignes de la commission de prix.

 

Le pain était une denrée rare à Bamako. S’en procurer était la croix et la bannière dans les quelques rares boulangeries qui ont travaillé à l’image de celle située en face de la Maison de l’artisanat, en plein marché de Bamako.
Inhabituellement, ils étaient des dizaines de personnes à faire la queue devant cette boulangerie, l’essentiel des clients du jour était aussi des personnels de fast-food pour faire tourner leurs activités.
Fatoumata M’BAYE a parcouru plusieurs kilomètres pour venir s’approvisionner dans cette boulangerie dont les prix sont conformes à ceux communiqués par l’Etat.
«J’ai quitté Lafiabougou à la recherche du pain. Ici, j’ai quelques miches de pain à 250 FCFA après de très long moment d’attente. Contrairement à ici, j’ai fait certaines boulangeries qui vendaient les mêmes miches à 300 FCFA et 350 FCFA dans les boutiques », affirme-t-elle. Tenant en main son précieux sésame du jour, tout en appelant l’Etat à plus d’attention sur cette affaire.
Assan SANGARE n’a pas eu la même que Fatoumata M’baye. La gérante de fast-food affirme avoir fait le tour de plusieurs boulangeries de la ville en vain. La journée de commerce commence ainsi mal pour cette dame qui tire l’essentiel de ses revenus de cette activité.
« Ça été une perte énorme pour nous. J’ai été obligé de mettre en conservation certains de mes marchandises qui s’accompagnent avec le pain en attendant que la situation se régularise », a-t-elle expliqué d’un ton très déçu.
Puis, elle ajoute ne pas être seule dans la situation. Pire, certaines vendeuses de nourriture ont dû plier bagage pour renter chez elles. Parce que sans le pain, il est impossible de vendre certains aliments au Mali comme les frites, de la soupe à la viande, etc.
Ousmane KANTE, quant à lui, est resté pendant près de 3 heures (8h 30mn à 11h) avant d’être servi. Une situation difficile, avoue-t-il.
En plus de ceux-ci, d’autres consommateurs ont affirmé que leur enfants sont partis à l’école sans prendre le petit déjeuner.
Sur la situation, le vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA), Abdoul Wahab DIAKITE déclare : « C’est un faux problème crée par les boulangers. Il y a quelques moments, les meuniers ont alerté le ministre en charge du commerce de l’augmentation du prix du blé sur le commerce international.»
Et pour autant, affirme-t-il, il n’y a pas eu d’augmentation sur le prix de la farine. En dépit de cette situation, il était au regret de constater que le syndicat des boulangers a tenu une réunion d’urgence pour décider de l’augmentation du prix de 250 FCFA à 300 FCFA.
C’est pourquoi, justifie-t-il, le ministre en charge du commerce a convoqué une réunion d’urgence pour essayer de mettre à niveau tous les acteurs.
« Et hier encore (lundi 1 novembre), ils ont pris l’engagement devant le ministre en disant qu’ils allaient maintenir le prix de 250 FCFA, car l’augmentation ne se justifie pas », a rappelé Abdoul Wahab DIAKITE.
Aussi, il estime que les boulangers concernés sont à tort parce que l’’augmentation obéît à des principes.
« La lecture que nous faisons c’est que tout simplement que l’Etat n’a pas d’autorité. C’est ce qui explique cette situation», a-t-il conclu.

PAR AMINA SISSOKO

Source : Info-Matin

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