L’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger serait-il devenu un vulgaire document de division des Maliens ? En tout cas, la question de sa mise en œuvre intégrale suscite de vives tensions entre les enfants de ce même pays. Pour Abdel Kader Maïga, il n’est pas question pour les communautés sédentaires de culture songhay d’accepter la mise en œuvre intégrale de ce document en l’état. Pour lui, il faut relire ce document pour l’unité nationale.
L’échec de l’Accord d’Alger
Pour Abdel Kader Maïga, l’Accord d’Alger a lamentablement échoué. Selon lui, cet accord qui a été signé le 15 mai et 20 juin 2015 pour une durée de 18 à 24 mois maximum, n’a, jusqu’à présent, pas atteint 40% pour sa mise en application. « 5 ans après sa signature, nous avons enregistré, dans notre pays, plus de 5 000 morts, civils et militaires. 5 ans après sa signature, plus de 900 écoles sont fermées. 5 ans après sa signature, le centre du Mali est dévasté avec plus de 400 villages effacés de la géographie du Mali. 5 ans après sa signature, le Mali s’enfonce tous les jours. 5 ans après sa signature, il n’y a aucun espoir pour les Maliens », a jugé le président de la Coalition contre la partition du Mali et de Gao Lama Borey. Le document présenté comme une voie de sortie de crise au Mali ne l’est pas, selon Abdel Kader Maïga. « L’accord, il est flou. Il peut être sujet à multiple interprétation. Quand on lit entre les lignes, on se rendra compte que tout ce qu’il y a de mauvais et qui peut arriver au Mali, en particulier sa partition, est bien inscrit dans cet accord de par sa mise en application. Cet accord n’est pas bon pour le Mali. Cet accord nous amène au minimum à un fédéralisme dont le Mali n’est pas préparé. Cet accord nous amène plus tard à une partition définitive du Mali », a indiqué le cadre de l’URD. Pour lui, les deux choix qui s’offrent aux autorités sont : la relecture de l’Accord ou son abandon.
Face à la volonté des autorités transitoires à aller dans la mise en œuvre de l’Accord, Abdel Kader Maïga hausse le ton. Lui et ses camarades disent être prêts à pactiser avec le diable pour empêcher la mise en œuvre intégrale de ce document qui, à leurs yeux, conduirait à la partition du Mali. « Qu’on ne vienne pas nous imposer une partition de notre pays. On est prêt à tout. On est prêt à pactiser avec le diable pour que la partition du Mali ne se fasse pas. Que ça soit au sud du Mali, au centre ou au nord du Mali, nous allons accepter de pactiser avec le diable mais nous n’allons jamais accepter la destruction de notre pays », a laissé entendre Abdel Kader Maïga.
Il faut rappeler que sa coalition a dénoncé la « complicité » de la communauté internationale et du gouvernement de la transition suite à leur silence face à la création de la Zone de Défense et de Sécurité par la CMA.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali