Le commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, l’ambassadeur Smaïl Chergui, a appelé à Bamako à «un effort concerté» des Gouvernements et des Communautés économiques régionales en Afrique pour renforcer la gouvernance des ressources naturelles.
S’exprimant lors de la conférence ministérielle sur l’accès aux ressources naturelles et les conflits locaux qui s’est tenue à Bamako, Smaïl Chergui a souligné «le rôle essentiel des mécanismes gouvernementaux» dans la résolution des différends relatifs à l’accès aux ressources naturelles, relevant que dans de nombreux cas ces richesses sont pillées par des groupes terroristes et des réseaux de crimes organisés. Chergui a ajouté que l’Union africaine est «pleinement disposée à soutenir et à renforcer la capacité des États membres dans l’atténuation et la prévention des conflits locaux liés aux ressources naturelles ainsi que dans la lutte contre leur propagation et leur résurgence». Mais a estimé que l’effort ne sera, concluant que si les pays membres «renforcent l’autorité et la présence des démembrements au niveau local de l’État et mettent en place de manière prompte des infrastructures de paix chargées de gérer les conflits et les crises locales». L’ambassadeur Chergui a évoqué, à ce titre, la revigoration des capacités du département paix et sécurité en matière de prévention des conflits structurels, de médiation et d’alerte précoce. «Nous veillons résolument à ce que ces outils indispensables (en matière de règlement de conflit) soient accessibles à nos États membres», a-t-il déclaré, rappelant à ce propos, les «résultats concrets» en la matière accomplis en République centrafricaine, à Madagascar, au Soudan et Sud-Soudan. Alors que le continent est soumis à des pressions intenses à la fois sur les plans économique, social et environnemental, «la gestion non planifiée et équitable des ressources naturelles entraîne bien souvent des tensions communautaires qui pèsent de tout leur poids sur la gouvernance locale et le développement de chaque pays», a-t-il tenu à rappeler.
Dans son discours prononcé devant le Président Ibrahim Boubacar Keïta, Smaïl Chergui a réitéré «le soutien indéfectible» de l’UA au Mali dans sa lutte contre la menace terroriste globale. Le commissaire de l’UA a réaffirmé l’attachement de l’organisation panafricaine à «l’unité et l’intégrité du territoire du Mali, et à la pleine mise en œuvre de l’accord de paix, issu du processus d’Alger». Relevant que l’Afrique ne pouvait rester «inactive» face à ce phénomène, Smaïl Chergui a indiqué que le conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, a vu juste en demandant lors de sa 838e réunion sur l’extrémisme violent au Sahel d’engager une réflexion sur les causes profondes et déterminantes du terrorisme. Le commissaire Paix et Sécurité de l’UA s’est dit «très préoccupé par l’extension de la menace terroriste et la militarisation croissante d’un bon nombre de régions du continent, en particulier, le Sahel, la Corne de l’Afrique dont la mer Rouge». Par ailleurs, cette conférence de 2 jours recommandée par le Conseil de paix et sécurité de l’UA, a été sanctionnée par une déclaration dite de Bamako qui «affirme l’importance de la coordination et de la complémentarité des initiatives et actions en particulier dans les domaines de l’alerte rapide pour une prompte réponse aux conflits liés à l’accès aux ressources naturelles». En marge de cette rencontre, le commissaire Chergui a été décoré par le Président Keïta. Le diplomate algérien a été élevé à la dignité de commandeur de l’Ordre national du Mali à titre étranger pour service rendu au Mali et au continent africain. Le commissaire reçu en audience par le président malien s’est dit honoré par cette décoration qui «constitue surtout une plus grande responsabilisation», déclarant qu’il est plus que jamais appelé à faire mieux pour relever les défis de l’heure, qui ne concernent pas seulement le Sahel
Source: lechodalgerie-dz