Le pouvoir malien et les rebelles touaregs qui occupent Kidal, dans le nord du Mali, ne se sont pas entendus ce dimanche 16 juin sur le nouveau projet d’accord mis au point en vue de la présidentielle de juillet. Les médiateurs l’espéraient pourtant. La réunion de Ouagadougou, durant laquelle le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé escomptait que le projet serait approuvé par les délégations de chaque camp, a été pourtant rapidement levée. Aucune annonce officielle n’a été faite.
La médiation annonçait l’examen du projet d’accord final par l’ensemble des participants aux négociations. Mais cette rencontre ne s’est pas tenue. La partie de gouvernement malien avait encore des amendements à proposer.
Mossa Ag Attaher, porte-parole de la commission conjointe du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) : « Le dernier document d’aujourd’hui nous est parvenu de la part de la médiation. La délégation malienne est rentrée dans la salle et a dit qu’elle ne peut pas parapher le document pour la simple raison qu’ils ont beaucoup d’amendements à porter, et en plus ils ne sont pas prêts à porter ces amendements à la connaissance de tout le monde et qu’ils voulaient un huis clos avec la médiation. On a libéré la salle pour permettre à ce huis clos de se faire ».
De source diplomatique, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a remis en cause le consensus sur le redéploiement des forces armées maliennes à Kidal. Les experts militaires maliens, assistés par les militaires de la force africaine au Mali (Misma), de la mission onusienne (Minusma), de l’opération militaire française au Mali (Serval) et de la médiation avaient pourtant trouvé un consensus, ce qui a été intégré par le médiateur au projet d’accord final.
Face à ce blocage évident, certains participants aux négociations pensent qu’il serait souhaitable de suspendre les travaux en attendant qu’il y ait une réelle volonté de faire la paix de la part de Bamako.
Depuis quelques jours les habitants, éleveurs et agriculteurs de la province de l’Oudalan au nord du Burkina Faso, à la frontière avec le Mali, reçoivent une aide alimentaire d’urgence de la part du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Une situation économique tendue en raison de la présence des nombreux réfugiés maliens.
Au Burkina Faso, les réfugiés maliens font face à une situation difficile
Au total, 9000 personnes reçoivent des rations mensuelles. |
Par RFI