« À l’ombre des nuages » est un roman de l’écrivain Seydou Camara, publié en juin 2019 dans les éditions La Sahélienne. L’ouvrage qui se compose de deux parties compte 207 pages et 6 chapitres. Il raconte l’émouvante histoire de la vie d’une jeune femme, Fatima, qui se voit privée de sa liberté et des droits dans une société ancestrale où le seul droit de la femme est la soumission.
Ce roman de Seydou Camara nous plonge dans les profondeurs de la société mandingue où travail, solidarité, entraide, hospitalité et gentillesse sont des valeurs fondamentales, mais où la femme est brimée.
Élevée dans cette société phallocratique qui la façonne dans le moule de la femme soumise, l’héroïne Fatima va se marier de force comme le veulent ces genres de sociétés. Ce mariage avec un homme, Karamoko, qu’elle n’avait jamais connu jadis a constitué pour la petite Fatima une descente aux enfers.
Derrière cette image, l’auteur dépeint ainsi un monde fait d’injustice, de brutalité, de violence et de calomnie faites aux femmes. Un fouet mis dans les bagages de la nouvelle mariée, à son départ pour son nouveau foyer, en dit long sur le sort qui lui est réservé.
Ce roman est une véritable apologie de la femme malienne qui subit toutes les formes de sévices en raison de son sexe. Comme la plupart de ces femmes rurales, dans son foyer, Fatima a connu l’humiliation, le mépris de sa coépouse voire de son mari, surtout qu’elle était frappée d’infertilité.
Cet ouvrage est un véritable roman qui décrit les réalités des sociétés traditionnelles maliennes où la femme continue d’être considérée comme un objet qu’on peut gagner en héritage. En effet, après la mort du mari de Fatima, elle sera tour à tour la femme de deux des frères de son défunt mari qui finiront tous par mourir également.
Chagrinée, elle décida de retourner au bercail. Elle tient alors ces propos : « Le chagrin est dans mon cœur, Tandouna a été mon malheur, Tadouna a été ma perte, je ne puis accepter d’y demeurer davantage ». La vie de Fatima a basculé à jamais, elle ne cherche plus son salut que dans la fuite. Partir ! Elle ne voulait plus être poussée dans les bras d’un autre « mâle ». Elle ne veut plus être l’épouse d’un homme dans ce monde injuste où la femme n’a pas sa place.
De retour dans son village natal, Fatima n’avait plus sa place, le poids de la vieillesse pesait sur elle. Une nouvelle case a été construite pour elle dont la porte fût tournée vers l’extérieur.
Partie joyeuse, voilà qu’elle revient triste et malheureuse comme une intruse dans la famille paternelle. Fatima a connu une fin triste, elle mourut de chagrin et de désespoir.
Oumou Kouthoum Cissé, stagiaire
Source : LE PAYS