« Une prestation surprise », titre en Une le Journal Iwacu, à propos de la prestation de serment du président Nkurunziza. Les cérémonies se sont déroulées au palais de congrès de Kigobe, dans un contexte d’hyper sécurité, a constaté encore Iwacu. D’après une source proche du parti présidentiel, ce projet de prestation de serment était connu depuis deux jours, avec la consigne de garder le secret. L’absence de missions diplomatiques n’a pas échappé au quotidien burundais. Il y avait parmi les invités, seuls les ambassadeurs de Tanzanie, d’Afrique du Sud et de Chine. Le président sud-africain était représenté par sa ministre de la sécurité. « Aucun diplomate occidental n’était présent », souligne Iwacu. Selon le service de protocole de la présidence les autres invités ne sont pas venus à cause du changement brusque de la date de prestation du serment.
Nkurunziza propre sur lui
Cette investiture soulève une avalanche de critiques dans la presse africaine. « Nkurunziza clandestinement investi pour un troisième mandat », titre le quotidien béninois La Nouvelle Tribune. « Une investiture à la dérobée », raille de son côté Guinée Conakry Info qui justement voit dans l’absence de diplomates, un choix stratégique. « Les maîtres de Bujumbura ne voulaient pas prendre le risque de se faire piéger, chahuter ou …tuer ! Alors, pour réussir leur coup, la panacée était toute trouvée : l’effet de surprise ». La tenue vestimentaire du numéro un burundais n’a pas échappé à Guinée Conakry Info : « Il était vêtu d’un costume bleu, d’une chemise blanche et une cravate rouge, dans le pur style de Barack Obama ».
Et on le retrouve en photo, le président Pierre Nkurunziza, avec une certaine allure, dans tous vos journaux, celle d’un président moderne, « normal ». Une apparence qui ne convainc pas Le Pays. « Si Nkurunziza avait été visionnaire, il aurait depuis longtemps rendu le tablier »,déplore le quotidien burkinabè qui ajoute : « Mais son entêtement suicidaire l’a entraîné dans une voie de non-retour. Dans ces conditions, une guerre civile serait une bonne affaire pour lui ».Le Pays estime encore que la communauté internationale devrait agir vite, contre celui qu’il surnomme « Le boucher de Bujumbura ».
Burkina Faso : Bring back our girls ?
Au Burkina Faso, une mystérieuse disparition de petites filles inquiète les autorités et les populations, selon Sidwaya. En 2015, on estime à cinq le nombre d’enfants portés disparus à Orodara et non retrouvés. Encore tout récemment, Djamina une petite fille de 7 ans a disparu dans un quartier populaire de la capitale fruitière. D’après Sidwaya, Le phénomène prend de l’ampleur et crée la psychose au sein des populations. Cette situation a amené les femmes à descendre nues dans les rues au début du mois pour exprimer leur ras-le-bol et dire « trop, c’est trop », rapporte le quotidien burkinabè. Alors cette « marche des femmes » est une tradition coutumière en pays Siamou, une région située à l’ouest du Burkina Faso. Elle est appelée « Lô des femmes » et se pratique rarement, sauf en de très graves circonstances.« Elle est strictement interdite aux hommes », raconte dans Sidwaya le chef de village de Orodara, Gbenehe Traoré. « Rendez-nous nos enfants », était le cri de ralliement de ces femmes qui ont marché nues dans les rues d’Orodara pour réclamer justice. Pour l’instant, on ne connait pas le ou les auteurs de ces rapts.
Chaâbi : le trait d’union entre Paris et Alger
Le Journal El Watan revient cet été sur les émigrés algériens en France à travers un excellent travail de mémoire et de reconnaissance. On retrouve d’abord une série de très belles photos portraits de ces hommes et femmes qui ont choisi l’exil. On découvre ainsi le visage de ces algériens qui ont créé quasiment une culture à eux. El Watan nous fait découvrir notamment la musique Chaâbi, une rencontre entre des sons africains et andalous née dans la casbah d’Alger en 1920 et qui a connu un second souffle dans les cafés parisiens. Depuis, Le chaâbi, est devenu « le blues algérien ». « Beaucoup travaillaient en France et vivaient dans des foyers car ils n’avaient pas de famille. Le soir, ils se rencontraient dans les cafés et improvisaient des concerts. C’était une vraie société parallèle », raconte Mohammed, un musicien… « Le café pour eux, c’était l’Algérie. Ils y recevaient leur courrier, écoutaient les nouvelles d’Algérie, et c’est là-bas qu’ils jouaient du Chaâbi ».
La musique chaâbi est devenue le « trait d’union » entre Paris et Alger. Aujourd’hui, une multitude de groupes « 100 % Algérien et 100 % Français », comme Les Déserteurs « font vivre un genre qui s’exporte bien », et même vers l’Algérie.
« Le chaâbi est l’alphabet du monde. Si vous connaissez ça, vous marchez tout droit », lit-on dans El Watan.