Au moment où la fête du football africain bat son plein, à Bamako, nombreux sont les exclus de cette Coupe d’Afrique des nations (CAN) à cause des écrans noirs causés par les délestages électriques. A défaut de voir les matches à la télévision, les gens se rabattent sur leur téléphone pour se connecter sur des sites qui diffusent les rencontres en direct.
Mais ça, c’est pour ceux qui sont en mesure d’acheter un forfait costaud de crédits Internet. En effet, utiliser son téléphone pour suivre les retransmissions de matches lors de cette CAN nécessite un gros budget à allouer à l’achat de crédits de connexion.
Un des opérateurs de téléphonie mobile au Mali l’a tellement bien compris qu’elle a inclus dans ses offres, lors de cette CAN à Abidjan, une offre relative à la possibilité d’user de son téléphone pour suivre les chocs des équipes nationales en temps réel et à moindre coût.
Ceux qui n’ont pas la possibilité de payer un forfait Internet se contentent de demander les résultats des rencontres. Et surtout, qu’on ne nous rétorque pas que les matches sont retransmis sur la télévision nationale accessible à tout le monde. Le vrai problème, c’est le manque d’électricité qui impose des écrans noirs à des quartiers, les excluant ainsi de la fête du football qu’est la CAN.
Des travailleurs nous confient qu’ils préfèrent rester à leur bureau pour assurer des heures supplémentaires gratuites parce qu’ils peuvent bénéficier du confort de la télévision du service, alimentée par un groupe électrogène.
C’est donc un véritable casse-tête que ces délestages qui mettent en exergue la société inégalitaire au Mali où des gens nantis se payent le luxe de s’approvisionner en électricité avec un groupe électrogène privé, pendant que les autres, la grande masse, trime dans le noir. Jusqu’à quand va durer cette situation ?
Amadou DIARRA